Intervention de Etienne Crépon

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 26 juillet 2017 à 17h30
Audition ouverte à la presse du centre scientifique et technique du bâtiment cstb sur son rapport d'activité 2016

Etienne Crépon, président du CSTB :

Nous avons réalisé pour la Fondation d'entreprise Louis Vuitton des tests de résistance aux vents extrêmes. Nous disposons d'un certain nombre de grands équipements scientifiques, notamment d'une soufflerie permettant de simuler des vents allant jusqu'à trois-cents kilomètre-heure.

Le secteur du bâtiment, avec quelques années, voire dizaines d'années de retard, par rapport aux autres grands secteurs industriels, est en train de se saisir des enjeux du numérique. Ce secteur, qui ne se développe que depuis trois ans en France alors que Singapour s'en est saisi depuis une dizaine d'années, sera un fabuleux moteur de gains de productivité.

D'énormes travaux de recherche restent nécessaires sur la numérisation de l'existant, afin de savoir comment mieux concevoir, réaliser ou gérer des ouvrages avec des outils numériques, qui pourront simuler, en amont de la réalisation de projets, l'efficacité d'un bâtiment, en termes de confort ou de performance énergétique ou aéraulique.

La question de l'économie et des usages est une priorité scientifique, que j'ai souhaité développer à mon arrivée au CSTB, voici trois ans. Nous avons donc beaucoup moins de recul que pour les quatre autres priorités, puisque nous sommes en train de bâtir nos compétences sur le sujet, autour de l'analyse économique de la transition écologique.

Le bâtiment est générateur de masses de données qui, aujourd'hui, ne sont pas nécessairement utilisées de manière optimale : savoir les structurer, les qualifier et les utiliser nous paraît être un enjeu essentiel.

Le CSTB dispose de nombreux équipements scientifiques. Je peux notamment citer la soufflerie climatique que nous avons à Nantes, et que nous sommes en train de rénover, ainsi que des fours de résistance au feu, ou des laboratoires pour les bio-contaminants.

Enfin, le CSTB, avec trois-cents chercheurs, ne peut avoir la prétention d'appréhender l'ensemble des enjeux scientifiques du secteur du bâtiment, du plus amont au plus aval ; il a donc développé, depuis de nombreuses années, un certain nombre de partenariats, avec les grands centres de recherche français, mais aussi un certain nombre de centres à l'étranger, comme le National Institute of Standards and Technology (NIST, en français : Institut national des normes et de la technologie), aux États-Unis, ou les instituts Fraunhofer, en Allemagne.

Pour finir, je souhaitais rappeler qu'en matière d'accompagnement de l'innovation, l'un des autres métiers du CSTB est l'évaluation des produits innovants. La dispersion du marché de la construction a pour conséquence qu'un produit innovant n'atteindra jamais le marché s'il n'est pas évalué par un tiers de confiance. Dans tous les pays, il existe un acteur public qui évalue les produits innovants, autorise et précise les conditions de mise sur le marché. L'État a confié cette mission au CSTB qui, pour renforcer cette mission, a réduit ses délais de procédure, pour répondre aux attentes des PME. Il est maintenant aux meilleurs standards européens, en termes de délais, pour évaluer les entreprises. À l'automne, le CSTB devrait ouvrir un incubateur d'entreprises, pour permettre à des start-up de profiter de l'ensemble des compétences scientifiques que le CSTB a accumulées depuis maintenant soixante-dix ans. Cet incubateur les aidera à se saisir de ces outils. Cette révolution des start-up, comme l'indiquait M. Didier Roux, bouscule l'ensemble des secteurs économiques, et va concerner le secteur de la construction.

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