En tant que chercheur, je rejoins beaucoup de préoccupations qui ont déjà été citées. Je suis, par exemple, à la fois chercheur et éditeur de revues scientifiques, donc je sais ce que sont ces deux métiers, par rapport aux questions de sélection et d'excellence scientifiques. La vraie question réside dans le fait que la publication scientifique détermine les métiers de la recherche et la façon dont on apprécie les carrières scientifiques. Nous avons parlé de publications en libre accès ou open access. Or, par rapport aux pays anglo-saxons, la France me semble très en retard ou, en tout cas, avoir une position relativement floue sur ce qu'il faut faire ou ne pas faire. Et il demeure un vrai problème de financement de ces publications. Pour donner l'exemple de mon équipe, nous avons augmenté de 500 % les frais de publication en encourageant l'excellence. Pour vous donner une idée du problème, dans certaines revues du groupe Nature, l'accès à un article de quatre pages peut coûter 3 500 euros, alors que dans d'autres revues relativement bien cotées, il ne coûtera que quelques centaines d'euros ou sera même en open access. Cela représente un poids pour le budget des laboratoires.