Intervention de Christine Clerici

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 27 septembre 2017 à 16h45
Réunion avec les membres du conseil scientifique de l'opecst

Christine Clerici, présidente de l'université Paris-Diderot, membre du conseil d'administration de la Conférence des présidents d'université (CPU) :

Je suis médecin praticien hospitalier, professeur des universités, je dirigeais un service dans un hôpital parisien jusqu'en 2014 et préside depuis l'université Paris-Diderot, université parisienne très pluridisciplinaire, avec les trois grands secteurs de la santé, des sciences humaines et sociales, et des sciences qualifiées de « exactes » ou « dures », selon certains. Etre président de cette université conduit à m'intéresser particulièrement aux approches interdisciplinaires, par exemple dans les politiques de la terre, avec l'approche des sciences humaines et sociales, de la santé et des sciences dures. Le sujet de la personne en médecine est un autre sujet extrêmement important. Comment les patients, qui ont fait l'objet d'explorations avec des instruments de haute technologie, peuvent-ils avoir un peu de contacts humains avec les médecins ? On peut étudier leur prise en charge par une approche mêlant philosophie des sciences, sociologie, psychanalyse et psychologie.

Un autre sujet important est celui des crises sanitaires et de leur prévention, notamment avec les pathologies infectieuses émergentes. Dans plusieurs pays notamment en Asie, en Corée, l'expertise française, voire européenne, pourrait être apportée sur les maladies émergentes.

Un autre sujet est le financement de la recherche pour les maladies rares. Autant les recherches contre des pathologies répandues, comme la maladie d'Alzheimer ou le cancer, trouvent des financements, autant celles luttant contre d'autres pathologies rares sont assez peu financées à travers les appels à projets en médecine. Or, ces recherches peuvent permettre des progrès thérapeutiques importants.

Le dernier point concerne les rapports entre la recherche fondamentale et la recherche appliquée. Faut-il, comme cela apparaît dans certains programmes européens, financer les seules recherches qui ont un impact socioéconomique avéré, ou bien faut-il continuer à financer la recherche fondamentale ? La recherche appliquée ne peut être issue que des avancées de la recherche fondamentale. Appauvrir les financements de la recherche fondamentale, c'est appauvrir la recherche appliquée. Enfin, la réforme récente du doctorat doit permettre de faire comprendre aux entreprises que le fait d'être titulaire d'un doctorat est la garantie que l'on a acquis une certaine plasticité dans le raisonnement, ce qui est important pour l'innovation.

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