Intervention de Cédric Villani

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 27 septembre 2017 à 16h45
Réunion avec les membres du conseil scientifique de l'opecst

Cédric Villani, député, président de l'Office :

Mes chers amis, je vous remercie pour ces riches suggestions. Je vais m'attacher maintenant à structurer ces réflexions, pour dégager les sujets dont l'Office pourrait se saisir.

Je retiens un ensemble de sujets liés à la politique scientifique, politique publique rencontrant les questions scientifiques. La question des zones à régime restrictif (ZRR) pourrait faire l'objet d'une note instruisant le sujet. Pour de nombreux collègues scientifiques et moi-même, le régime ZRR ne protège pas la recherche française, il l'affaiblit, en ce qu'il rend certains laboratoires moins attractifs, donc moins compétitifs, et qu'il diminue notre crédibilité.

Sur les publications scientifiques, la question à poser est, pour l'Office, celle de la politique publique en matière de publications scientifiques, sans entrer dans le débat entre scientifiques sur l'évaluation des articles, le rôle dévolu à l'éditeur, débat qui diffère beaucoup d'une communauté à l'autre. La question que l'Office doit légitimement se poser est celle de la politique publique à privilégier, son positionnement par rapport aux questions d'accès ouvert, d'auteur payant. Le sujet étant international, la réflexion doit être française mais prendre aussi en compte sa dimension européenne. En ce domaine, l'Office a toute légitimité pour présenter des préconisations en vue d'une mise en oeuvre concrète.

Outre le sujet relatif à la valorisation, la question des docteurs employés dans le monde de l'entreprise et dans le monde de la fonction publique a recueilli l'intérêt marqué de notre collègue Patrick Hetzel.

Plusieurs d'entre vous ont appelé notre attention sur l'importance de la diplomatie scientifique. D'un côté, le réseau diplomatique français continue d'être extrêmement performant, avec beaucoup d'expertise délocalisée. D'un autre côté, mon expérience dans certaines instances bruxelloises m'a conduit à la conclusion que, de Bruxelles, la France est l'un des pays les moins visibles. Cela fait partie de l'attitude française par rapport à l'Europe : en pointe dans l'énoncé de la proposition initiale, le désintérêt marqué pour les suites. La diplomatie scientifique me paraît constituer un bon sujet, en allant, « sur le terrain », rencontrer le réseau des ambassades. Un tel état des lieux pourrait être très intéressant.

Sur les sujets scientifiques mêmes, les rapports de l'Office les plus récents sont relatifs aux biotechnologies et à l'intelligence artificielle.

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