Intervention de Guillaume Gontard

Commission des affaires économiques — Réunion du 11 octobre 2017 à 15h15
Audition de M. Henri Poupart-lafarge président-directeur général d'alstom

Photo de Guillaume GontardGuillaume Gontard :

Le projet de fusion nous inquiète particulièrement. On nous présente la constitution d'un champion européen à l'image d'Airbus. Loin du consortium européen qui y avait donné naissance, le projet actuel ressemble davantage au rachat d'une entreprise en difficulté par son principal concurrent.

Les garanties de préservation de l'emploi et de gouvernance partagée ne sont acquises que pour les quatre prochaines années. Au-delà, c'est l'existence même d'Alstom qui est en question. Cette inquiétude est renforcée par les précédents : la vente à la découpe progressive de l'entreprise a déjà entraîné la disparition d'Alcatel. La cession de la branche électrique à General Electric nous inquiète. Le seul objectif du géant américain est de maximiser ses profits en ne conservant que les sites industriels les plus rentables. Ainsi, contrairement à ses engagements de 2015, General Electric a annoncé en 2016 la suppression de 6 500 emplois en Europe dont 765 en France. À Grenoble, l'entreprise General Electric Hydro est menacée de disparition. Quelque 345 emplois sur 800 pourraient disparaître. Pourtant, l'hydro-électricité est la deuxième source de production électrique dans notre pays et un enjeu crucial de la transition énergétique. Mais General Electric n'en a cure.

Conscient de l'importance vitale du ferroviaire dans la décarbonation de nos transports, je pose la question : la fusion Alstom-Siemens est-elle un véritable projet industriel à dimension européenne ou l'étape finale de la désintégration d'Alstom à l'heure où la France doit pourtant orienter sa politique industrielle vers la transition énergétique ?

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