Intervention de Fabien Gay

Commission des affaires économiques — Réunion du 11 octobre 2017 à 15h15
Audition de M. Henri Poupart-lafarge président-directeur général d'alstom

Photo de Fabien GayFabien Gay :

Monsieur le président, cette fusion-absorption d'Alstom par Siemens s'inscrit dans la mise en oeuvre systématique d'orientations politiques des industries stratégiques que sont l'aérospatiale, la navale, l'armement terrestre, l'énergie, les télécommunications et maintenant le ferroviaire. Cette stratégie a été déployée minutieusement par Emmanuel Macron dès son accession au ministère de l'économie et de l'industrie en 2014, avec le projet de créer un système global de sécurité européen intégré à l'Otan, avec comme matrice un puissant complexe militaro-industriel essentiellement privé. À chaque fois, les mêmes éléments de langage sont utilisés pour faire accepter de telles opérations. Il faudrait ainsi constituer des champions de taille à affronter la concurrence mondialisée ou encore construire un Airbus 2. Vous déclariez ce matin à l'Assemblée nationale ne pas partager la comparaison avec Airbus. Je ne peux qu'être d'accord. Airbus n'est pas issu d'une fusion-absorption, mais d'un projet soutenu par des États via le système des avances remboursables. Nous sommes inquiets car à chaque fois, ces opérations ont conduit à un pillage en règle des brevets, à une destruction d'emplois, à une fermeture de site ou à un démantèlement industriel.

Quels sont les éléments dont vous disposez pour affirmer qu'il s'agit d'un mariage entre égaux, alors que Siemens aura la majorité au conseil d'administration ? Comment garantir les 8 500 emplois directs et les 32 800 emplois indirects ? Vous avez dit ne rien garantir au-delà de quatre ans, ce qui est court dans le secteur ferroviaire. Pouvez-vous nous en dire plus sur le carnet de commandes ? Ce matin, BFM Business a affirmé que ce mariage pourrait générer entre 2 000 et 3 000 suppressions de postes et que les 470 millions d'euros de synergies seraient réalisés sur des baisses d'effectifs. Le confirmez-vous ? Enfin, êtes-vous d'accord pour que l'État ne rachète pas les options de Bouygues ?

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