Intervention de Gisèle Jourda

Commission des affaires européennes — Réunion du 26 octobre 2017 à 9h00
Institutions européennes — Audition de Mme Nathalie Loiseau ministre auprès du ministre de l'europe et des affaires étrangères chargée des affaires européennes sur le conseil européen des 19 et 20 octobre

Photo de Gisèle JourdaGisèle Jourda :

Madame la ministre, je vous ai entendue avec satisfaction évoquer les avancées obtenues dans la politique de défense et dans le traitement des migrations, puisque c'est face à la vague des migrants que nous avons dû chercher des réponses au niveau européen.

Quand Yves Pozzo di Borgo et moi-même avons commencé à travailler sur ces questions de défense, nous avons évoqué des pistes de réflexion, en amont des décisions prises par Mme Mogherini, notamment sur le Fonds européen qui est aujourd'hui une réalité : on nous regardait comme des extraterrestres tant il est vrai que la politique de défense et de l'Europe était une question qui paraissait surannée, même pour les spécialistes que nous avions auditionnés. Aujourd'hui, nous sommes satisfaits de constater les progrès, mais nous devons conserver présentes à l'esprit certaines craintes liées au changement de notre environnement : les États-Unis ont un président que je qualifierai d'imprévisible, la Russie a affirmé son rôle de puissance internationale en s'impliquant dans le conflit syrien. Avec le Brexit, les Européens doivent désormais s'interroger sur le décalage entre leur capacité de défense et les réponses qu'ils veulent apporter sur la scène internationale, même s'ils peuvent conclure à l'avenir un accord de défense bilatéral avec le Royaume-Uni.

Vous nous avez dit, et je m'en réjouis, que les questions de défense intéressent aujourd'hui beaucoup plus de nos partenaires, mais lesquels ? Et sur quelle vision ? Les pays de l'ancien bloc de l'Est n'ont pas la même vision politique et géopolitique que nous, et c'est normal. Parmi les premiers bâtisseurs de l'Europe, l'Allemagne a beaucoup évolué. Il est clair aujourd'hui que le lien avec l'OTAN n'exclut pas l'existence d'une défense européenne spécifique, c'est une réponse aux inquiétudes de nos concitoyens quant à leur sécurité.

Tels sont les paramètres que doit intégrer la réflexion dans une Europe que l'on veut un peu plus harmonieuse. Nous devons être vigilants, parce que les réponses apportées par certains pays aux vagues de migration, en construisant des murs à leur frontière, sont contraires à l'esprit de la construction européenne, fondée sur la volonté de vivre ensemble dans le respect des peuples et, surtout, de l'humanité, seul bien commun que nous partageons.

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