Intervention de Pierre Ouzoulias

Commission des affaires européennes — Réunion du 26 octobre 2017 à 9h00
Institutions européennes — Audition de Mme Nathalie Loiseau ministre auprès du ministre de l'europe et des affaires étrangères chargée des affaires européennes sur le conseil européen des 19 et 20 octobre

Photo de Pierre OuzouliasPierre Ouzoulias :

Le dossier du glyphosate me semble emblématique de certains blocages de la démocratie européenne. Alors qu'il y avait matière à une réflexion de fond sur l'agriculture et l'alimentation que nous voulons pour nous et pour nos enfants, nous avons assisté à un débat complètement faussé par la propagande d'une entreprise mondiale qui a investi d'énormes moyens pour entretenir ce qu'Umberto Eco a appelé « la culture du faux ». Un contre-feu très efficace a ainsi été allumé pour éviter que soit posée la vraie question, celle de la qualité et de la préservation des sols agricoles, un problème fondamental pour notre sécurité alimentaire. Les effets de ces produits phytosanitaires sur la qualité des sols sont connus et incontestables. Mais de cela, il n'a pas été question. Au lieu de quoi l'on a assisté à un ballet des institutions de l'Union européenne, chacune cherchant à faire porter par l'autre la décision finale. Un tel jeu de mistigri à l'échelle européenne donne l'image détestable d'une Europe impuissante à se saisir de tels dossiers de fond, et renforce nos concitoyens dans le sentiment d'être face à une Europe qui ne fonctionne plus et qui a oublié ses objectifs démocratiques. Quant au fonctionnement de la Commission, je suis tenté de le qualifier par la célèbre formule d'Henri Queuille, sénateur de la Corrèze : « Il n'est pas de problème qu'une absence de solution ne vienne à résoudre. »

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