Intervention de Joël Guerriau

Réunion du 31 octobre 2017 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Liberté des collectivités sur la question des rythmes scolaires

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale.

Monsieur le ministre, c’est un élu fort de vingt-deux ans d’expérience de maire qui se tient aujourd’hui, inquiet, devant vous.

En juin dernier, vous avez laissé la liberté d’organiser la semaine scolaire école par école. Dès septembre, 44 % des communes ont décidé de quitter le dispositif des rythmes scolaires. Aujourd’hui, des académies demandent aux maires de se prononcer dès le 15 décembre pour la rentrée prochaine. Faire, défaire, il faut savoir tenir le rythme !

Selon Jules Ferry – pour ne citer que lui, qui fut aussi président du Sénat – l’école solidarise les territoires. Or il est clair que, aujourd’hui, le sillon des inégalités territoriales se creuse.

Au fronton de nos écoles, nous pouvons lire « liberté, égalité, fraternité ». Où est la liberté pour les communes lorsqu’elles sont contraintes dans leurs choix et leurs décisions pour des raisons financières ? Où est l’égalité, quand des activités peuvent être soit gratuites soit payantes, inexistantes ou de qualités diverses, voire carrément supprimées selon les écoles ? Où est la fraternité, si notre France se divise dans ses pratiques sur un sujet aussi fondateur pour nos valeurs, à savoir l’éducation ?

Modifier les rythmes scolaires, vous le savez, c’est changer la vie non seulement des enfants, mais aussi des enseignants et des employés municipaux, ainsi que l’organisation de la vie familiale et professionnelle.

Nous demandons une évaluation de cette réforme, déjà préconisée dans un rapport sénatorial de juin dernier. Monsieur le ministre, laissez le temps à l’évaluation, donnez le temps à la concertation.

Nos enfants sont l’avenir de la France. Il est important qu’ils retrouvent les mêmes conditions, quel que soit leur lieu de domiciliation sur notre territoire.

Aussi, ma question est simple et courte, monsieur le ministre : selon vous, quel est le bon rythme ?

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