Intervention de René-Paul Savary

Réunion du 8 novembre 2017 à 14h30
Fin de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures — Article 6

Photo de René-Paul SavaryRené-Paul Savary :

J’ai bien écouté ce qu’ont dit M. Labbé et M. le ministre d’État. Tout le monde en est d’accord, il ne s’agit pas d’opposer l’alimentaire au non-alimentaire.

Les surfaces consacrées à une transformation des plantes, notamment pour ce qui concerne la filière betterave ou la filière blé, représentent 2 % à 3 % des cultures. Il s’agit notamment de matières premières qui ne pourraient pas nourrir de façon correcte la population, parce que le taux de protéine est différent, le blé n’est pas panifiable, etc. Elles ne sont donc pas destinées à l’alimentation. C’est une question d’équilibre : c’est la transformation de la plante en entier.

La bioéconomie est vraiment une économie circulaire : avec le blé, on peut faire de la farine ; avec le blé non panifiable, on peut faire des produits cosmétologiques complètement naturels ; la paille, on la transforme en pâte à papier ou en tourteaux ; avec la lignine, on fera autre chose, et on transformera ce qui reste pour faire des colles biosourcées pour les bois collés ou autres matières. C’est complètement biologique, et la matière première est entièrement transformée. Enfin, ce qui reste constitue un amendement naturel pour le sol.

C’est grâce à la recherche-développement, avec l’investissement des agriculteurs et des industriels, que l’on est arrivé à mettre en place cette économie circulaire, mais le modèle économique est très fragile. Si le taux d’incorporation du diester dans le gazole ou de l’éthanol dans l’essence est modifié ou si la fiscalité change, le modèle économique tombe. Or il nous importe de trouver demain les carburants de deuxième génération. La première génération, c’était simplement l’apprentissage du métier. Mais tout cela va nécessiter des investissements terriblement lourds.

Si l’on n’envoie pas de bons signaux à la filière agricole, je ne suis pas sûr que celle-ci continue à réaliser ce type d’investissements. Or ces derniers s’inscrivent pourtant véritablement dans l’agronomie, le développement durable.

La concurrence devient déloyale et inacceptable. C’est la raison pour laquelle je soutiendrai de façon très vigoureuse ces amendements identiques.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion