Intervention de Mounir Mahjoubi

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 9 novembre 2017 à 11:5
Audition de M. Mounir Mahjoubi secrétaire d'état auprès du premier ministre chargé du numérique

Mounir Mahjoubi, secrétaire d'État :

Certains territoires n'ont pas de RIP. Si un opérateur s'engage à aller jusqu'à la dernière ligne, c'est la solution la plus intelligente ! Les zones AMII doivent être équipées. Quant à la zone grise, ni AMII ni RIP, et qui concerne deux millions de lignes, les opérateurs doivent y prendre de nouveaux engagements et les territoires, non pas commune par commune mais plaque par plaque, doivent dialoguer et négocier avec les opérateurs. Et les délais de déploiement ne doivent pas concerner que le début de déploiement... Le Gouvernement ne mettra pas les RIP en danger. Les quatre opérateurs ont là matière à investir, et ils en ont les moyens puisqu'ils ont fini d'équiper les grandes villes. Un contrôle citoyen doit s'organiser pour surveiller la qualité des réseaux. Ministre de l'économie, Emmanuel Macron avait engagé l'installation de 3 000 nouveaux poteaux, mais le processus était trop complexe. Nous devons devenir plus agiles pour faire du numérique !

Julien Denormandie viendra vous voir prochainement pour en parler ; je suis en contact quotidien avec lui.

Avec Mme Pénicaud, nous engageons un choc de transformation en investissant 15 milliards d'euros pour développer les compétences des Français. L'essentiel concernera deux transformations : numérique et environnementale. Tous les citoyens doivent accroître leurs compétences numériques. Il faut également financer la transition pour les emplois qui disparaissent - ceux de la manipulation de données, par exemple. Nous devons enfin former des spécialistes du numérique. Nous avons des chercheurs, des ingénieurs, mais il nous manque des techniciens et des assistants-techniciens. La grande école du numérique expérimente depuis deux ans la labellisation de centaines de formations hétérogènes, sans sélection à l'entrée. On y trouve aussi bien l'étudiant de 18 ans qu'une personne de 40 ans en reconversion. De fait, dans le numérique, aucun insider ne crée de barrières à l'entrée. Ces formations durent entre quatre mois et deux ans, ne sont pas reconnues par le cursus LMD ni par les classifications professionnelles, mais débouchent à 95 % sur un emploi. Des Universités créent aussi en leur sein des formations « grande école du numérique ». Nous croyons beaucoup en cette expérience.

Dans le numérique, une entreprise sur dix est créée par une femme. Insoutenable ! Cela dit, j'ai récemment remis un prix lors d'une cérémonie où il n'y avait que des femmes... L'association Wifilles envoie des cadres femmes chaque semaine auprès de collégiennes, pour un programme de formation exigeant. Le taux de succès est incroyable. Nous devons tout tester, pour que nos entrepreneurs ne se ressemblent pas tous. C'est comme en politique ! Et une start-up créée par une femme a trois fois plus de chance d'avoir résisté après trois ans...

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