Monsieur le Directeur général, j'ai été très sensible à votre plaidoyer pour une stratégie intercommunale pour la mixité et la gestion du peuplement. Sachez cependant que dans les communes, cette volonté d'intercommunalité se heurte à la loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains et à sa logique d'obligations communales.
Sachez aussi que la politique d'attribution est un équilibre très compliqué à atteindre : c'est à la fois stratégique et très local, car personne d'autre que les équipes municipales ne connaît le peuplement réel des logements. Je crois que nous sommes toujours à la recherche de cet équilibre, en particulier dans l'attribution des logements aux ménages éligibles au droit au logement opposable (DALO), qui dépend en réalité de la préfecture...
Comme mes collègues, je m'interroge sur la capacité des bailleurs à investir au cours des prochaines années dans les quartiers prioritaires, mais également dans les quartiers périphériques aux QPV. On y trouve en effet des logements sociaux qui se dégradent à une vitesse importante et ne sont pourtant plus soutenus financièrement. Ils font l'objet de ventes précipitées à des prix dérisoires et peuvent donner naissance à des copropriétés dégradées. L'investissement dans ces quartiers périphériques est un sujet extrêmement important.
Enfin - et je serai volontairement iconoclaste et provocante ! -, ne pensez-vous pas que certains quartiers sont définitivement perdus ? Cécile Cukierman a soulevé le problème de la discrimination par l'adresse ; dans certains quartiers, si on ne démolit pas et si on ne laisse pas passer plusieurs dizaines années pour modifier l'imaginaire collectif, il sera extrêmement compliqué de réussir.