Monsieur le président, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, nous avons tous dans un coin de la tête la date du 21 juillet 1969 et la célèbre formule de Neil Armstrong : « Un petit pas pour l’Homme, un grand bond pour l’Humanité. »
Comparaison n’est pas raison, certes, mais nous pouvons, sans ambages, affirmer que ce projet de loi que vous portez, monsieur le ministre d’État, est de la même veine.
Vous l’avez dit devant les sénatrices et les sénateurs lors de votre audition, et l’avez répété aujourd’hui : il s’agit d’une loi pionnière, et nous espérons qu’elle fera contagion.
L’esprit de cette loi est simple : prendre un chemin sans attendre que d’autres prennent l’initiative. Et chacun sait bien, vous l’avez dit, que, lorsque la France donne l’exemple, il arrive parfois que d’autres pays, d’Europe et d’ailleurs, suivent cet exemple.
Ce projet de loi fait partie d’un tout, nous en sommes conscients, car nous savons pertinemment que les hydrocarbures extraits sur notre territoire représentent 1 % de notre consommation. La lutte contre le réchauffement climatique ne saurait donc se réduire à cette seule loi, comme vous nous l’avez répété, monsieur le ministre d’État. Celle-ci est bien évidemment conçue pour additionner ses effets à ceux déjà attendus de l’inscription d’autres objectifs dans la loi relative à la transition énergétique de 2015 – certains des collègues qui m’ont précédé l’ont rappelé –, à commencer par la réduction de notre consommation, objectif incontournable partagé par les entreprises et les citoyens de ce pays, assortie du développement à grande échelle des énergies renouvelables.
Il s’agit bien d’une loi pionnière, qui est en outre une loi de cohérence. C’est la cohérence qui nous permettra de gagner la bataille climatique ! Cette bataille a commencé depuis maintenant un certain temps ; nous savons qu’elle comptera plus de bénéficiaires que de perdants.
La transition énergétique est une transition des modes de transport, des modes de production agricole, du logement : autant de champs d’emploi, d’innovation et de recherche très importants.
La cohérence consiste aussi à accompagner cette loi de mesures de solidarité en direction des plus modestes. Le « paquet de solidarité climatique » prévu dans le projet de loi de finances que nous aurons l’occasion d’examiner prochainement comprend un certain nombre de dispositifs, notamment la prime à la reconversion pour des véhicules moins polluants, l’aide au remplacement des chaudières et, plus globalement, à la rénovation des bâtiments.
Transition écologique et solidarité en direction des plus modestes sont bien l’alpha et l’oméga de la politique ambitieuse portée aujourd’hui par le Gouvernement ; nous ne pouvons évidemment que nous en réjouir.
Cette loi n’a de sens que si elle entraîne les autres, et je suis certain que, dans les couloirs de la COP23, à Bonn, l’initiative française devrait être souvent évoquée !
N’ayons pas peur d’assumer cette transition écologique et faisons de cette dernière une chance pour nos territoires, en plaçant au cœur du réacteur, si vous me permettez cette image, mes chers collègues, la question des entreprises, des filières industrielles et des emplois.
Le travail avec les territoires a déjà démarré. Il vise à identifier les compétences pour lancer la transition énergétique ambitieuse que nous appelons tous, ici, de nos vœux.
Oui, les énergies renouvelables sont notre avenir, et nous avons l’impérieux devoir d’y consacrer des moyens, à la hauteur du mouvement engagé aujourd’hui à l’échelle du monde ! Avec ce projet de loi, nous donnons à notre pays une chance plus qu’une contrainte.
Le texte comporte des dispositions qui permettent de répondre aux défis du climat, mais aussi à celui de la sécurité de l’approvisionnement énergétique que nous devons au consommateur ; d’autres mesures sont des transpositions de directives européennes.
Ce dispositif est le premier étage d’une fusée qui doit nous conduire sereinement vers une transition énergétique partagée et ambitieuse. Nos collègues députés, en le votant, ont parfaitement intégré les grands enjeux qui sont devant nous.
Le texte, enrichi au cours des débats à l’Assemblée nationale, est parfaitement équilibré ; il concrétise bien les engagements pris par le Président de la République et le Gouvernement. Nous souhaitons que notre assemblée l’adopte à son tour.
Nous allons désormais entamer l’examen des amendements déposés ; nous serons évidemment particulièrement attentifs à ce que l’esprit initial du projet de loi ne soit pas remis en cause.
Monsieur le ministre d’État, vous pouvez compter sur les sénateurs du groupe La République En Marche pour que nous fassions ensemble le bond de la transition énergétique, de la transition écologique.