L’argument avancé par la commission pour justifier le rejet de cet amendement me laisse quelque peu dubitatif. Il n’est pas dit que l’amendement n’est pas bon, mais qu’il vaut mieux ne pas le voter parce qu’il risque de ne pas être adopté dans le texte final… Selon moi, le fait que cet amendement ne serait éventuellement pas suivi par l’Assemblée nationale ne constitue pas une justification. Il n’est pas du tout logique de se dire que nous ne votons pas un amendement parce qu’il n’a aucune chance d’aboutir !
Il ne me paraît pas inintéressant d’essayer de valoriser cette idée de réciprocité, même si elle ne chemine pas jusqu’à son terme, de la faire avancer. À entendre certaines personnes, la France pourrait donner des leçons au reste du monde. Mais avons-nous la taille suffisante pour donner l’exemple partout, nous sacrifier et être en première ligne quand les autres font exactement le contraire ? Je crois que l’idée d’une certaine réciprocité – on pourrait même la limiter à l’Union européenne, par exemple – ne serait pas aberrante et nous permettrait peut-être d’avancer.
Même si certains pensent que l’Assemblée nationale ne cautionnera pas cette vision, il ne faut pas céder, sinon le Sénat ne sert plus à rien ! Si l’on renonçait à faire tout ce que l’Assemblée nationale n’acceptera pas, simplement pour lui faire plaisir, alors on ne fera plus rien !