Intervention de Nicolas Hulot

Réunion du 7 novembre 2017 à 14h30
Fin de la recherche et de l'exploitation des hydrocarbures — Article 1er, amendement 15

Nicolas Hulot, ministre d’État :

Monsieur Poniatowski, je suis un peu chagriné de vous avoir entendu dire que j’ai planté un couteau dans le dos des territoires ultramarins. Ma préoccupation, qui ne se situe peut-être pas sur la même échelle de temps mais qui fait l’objet de ma démarche de longue date, est de protéger les territoires ultramarins, qui sont déjà affectés par les conséquences des changements climatiques. Aucun territoire ne sera épargné !

Je comprends néanmoins ce que vous avez voulu me dire, car je ne suis pas ignorant et encore moins insensible – j’espère que vous me croyez – aux difficultés économiques de ces territoires. J’aurais préféré qu’ils se tournent vers les filières d’avenir plutôt que vers celles du passé, mais j’avais immédiatement accordé le permis « Guyane Maritime ».

Pour le reste, permettez-moi de vous dire que si j’accordais, pour les raisons que vous évoquez et qui sont parfaitement nobles et légitimes, une dérogation à nos territoires ultramarins, alors que d’autres États océaniens s’imposent eux-mêmes la contrainte de ne pas utiliser les énergies fossiles pour aller directement vers les énergies renouvelables, je perdrais un certain nombre d’arguments.

Je dis simplement que l’arrêt des activités de recherche et d’exploitation vaut dans toutes les zones de juridiction française, à terre comme en mer, en métropole comme dans les territoires. Je suis donc défavorable à l’amendement n° 15 rectifié bis et, dans le même esprit, à l’amendement n° 32 rectifié. Pour ce qui concerne l’amendement n° 91 rectifié, sur le report de l’application de la loi au 1er janvier 2040, j’y suis également défavorable, parce que j’essaie de protéger autant que faire se peut l’intégrité de cette loi et ses effets.

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