L’article XI de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, que j’ai déjà eu l’occasion de citer - mais je le fais de nouveau avec plaisir, car on ne le répète jamais assez –, dispose : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »
Nous sommes, parce que nous sommes attachés à la République, libres de penser, libres de nous exprimer, libres de publier et libres de caricaturer. Et Charlie Hebdo s’est fait une spécialité de la caricature.
Vous avez dit, madame la sénatrice, à juste titre, que cet hebdomadaire satirique était féroce. Il l’est, avec tout le monde. De ce point de vue, personne n’est épargné. On peut ne pas trouver drôles les caricatures publiées dans cet hebdomadaire satirique. On peut les trouver parfois savoureuses, mais on peut ne pas les trouver drôles. On peut même les trouver choquantes ; il m’arrive de les trouver choquantes. Cependant, ce sont des caricatures : elles sont donc l’expression d’une liberté fondamentale, et il faut défendre cette liberté, et la défendre à tout prix.
Les journalistes, les caricaturistes, les personnels qui travaillent à Charlie Hebdo ont payé un tribut très lourd à ce droit à caricaturer. Vous étiez sans doute, madame la sénatrice