Ma question au Gouvernement porte sur la situation dans le Golfe, qui nous interpelle, car elle concerne notre sécurité, avec la lutte contre le terrorisme, mais aussi notre économie, et pas seulement sous l’angle de nos approvisionnements énergétiques.
Samedi dernier, le prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane, a lancé une purge sans précédent, avec l’arrestation d’une cinquantaine de hautes personnalités, dont onze princes et quatre ministres en exercice, déférés devant la justice pour corruption.
Il s’agit bien sûr d’un enjeu interne de pouvoir et de modernisation du royaume, notamment pour réaliser la mutation de son économie et certaines évolutions sociétales – je pense notamment aux droits des femmes, même s’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.
C’est aussi un message au monde : à un moment où la guerre au Yémen s’enlise, où l’Iran est de retour sur la scène internationale, les tensions sont croissantes entre les deux puissances. Le tir, samedi, d’un missile sur l’aéroport de Riyad en provenance du Yémen en est une parfaite illustration. De même, la démission, à Riyad, du Premier ministre libanais Saad Hariri, chef d’un gouvernement qui inclut le Hezbollah, souligne cet antagonisme. Et je n’oublie pas, bien sûr, les tensions internes aux pays du Golfe, avec le boycott du Qatar.
Dans cet « Orient compliqué » – le général de Gaulle disait : « Je pars avec des idées simples dans l’Orient compliqué ! » – où tout s’accélère, quel rôle la France compte-t-elle jouer pour la paix du monde et la défense de ses intérêts ?
La France, amie de l’Arabie Saoudite, du Qatar, du Liban et de l’Iran, n’a-t-elle pas un rôle essentiel de médiation à jouer – je le dis à un moment où le Président de la République est aux Émirats Arabes Unis et où il envisage, nous dit-on, de se rendre bientôt en Iran ?