Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, monsieur Bockel, si je ne devais employer qu’un seul mot pour répondre, je parlerais de dialogue.
Au sujet des tensions que vous évoquez, monsieur le sénateur, la France est évidemment favorable au dialogue. Le Président la République, accompagné du ministre de l’Europe et des affaires étrangères – et c’est pourquoi je le représente en vous répondant –, est actuellement présent sur ce territoire pour l’inauguration du Louvre d’Abu Dhabi.
Il a eu l’occasion de multiplier les échanges et il le fera encore pour rappeler la nécessité du rassemblement. Il l’a fait hier avec les plus hautes autorités émiriennes, avec lesquelles nous avons une relation de confiance.
Mais, vous avez raison, nous vivons un moment de tension extrêmement forte.
Permettez-moi d’évoquer cinq sujets.
Premièrement, la France a été extrêmement ferme dans sa condamnation du tir d’un missile balistique qui visait, depuis le Yémen, la capitale de l’Arabie Saoudite. Cette situation n’est pas acceptable et il faut évidemment s’engager fortement pour empêcher qu’elle ne se renouvelle.
Deuxièmement, la démission du Premier ministre libanais, M. Hariri, ouvre une période d’incertitude, car il jouait un rôle majeur. Il est essentiel que la France se tienne aux côtés du Liban et soutienne l’unité, la souveraineté et la stabilité de ce pays, ami historique de la France, avec lequel nous partageons beaucoup.
Troisièmement, les tensions internes au sein du Conseil de coopération du Golfe doivent très vite trouver une solution dans le cadre du dialogue entre ces pays, sans interférence extérieure.
Nous soutenons évidemment les efforts de médiation du Koweït, qui, selon moi, permettent d’incarner cette exigence de dialogue.
Quatrièmement, nous estimons, comme l’AIEA et l’Union européenne, que l’Iran a jusqu’à présent respecté l’accord sur la dénucléarisation. Nous appelons l’Iran à continuer à respecter strictement ses engagements.
Cinquièmement, la France suit évidemment avec intérêt le mouvement de réformes profondes engagées en Arabie Saoudite et souhaite soutenir la génération qui assume cette responsabilité, incarnée par le prince héritier Mohammed ben Salmane.