La phase de lutte contre l'État islamique arrive à son terme. Pour autant, l'insurrection sunnite continuera. La question devient de savoir comment interagiront les puissances régionales, qui sont en train de « se partager » la Syrie, même si le régime consolide son emprise sur la majorité du territoire - quoiqu'au prix d'une forte dépendance envers ses alliés russe, iranien ou du Hezbollah. Bref, cette recomposition promet d'être un processus de long terme, avec peut-être des accalmies passagères mais avec un maintien durable de tensions intercommunautaires et entre puissances régionales voisines.
Quand on veut tuer toute perspective de politique de défense européenne, on parle d'armée européenne. Je n'emploie jamais cette expression. D'ailleurs, elle n'est pas étrangère au Brexit, vu l'usage caricatural qu'en ont fait les médias britanniques. Pourtant, cette idée n'est en réalité que très très rarement évoquée à Bruxelles, et quand elle l'est c'est toujours très mal à propos! Quand bien même il en serait question, l'hétérogénéité des institutions est telle que ce serait irréaliste. En revanche, une politique de défense plus intégrée serait bienvenue - même si cela paraît peu envisageable à 27.
Quant aux propos de M. Stoltenberg, ses déclarations ne me convainquent pas. Nos alliés européens prennent conscience de la solidarité européenne en la matière. Ainsi, de l'Estonie par exemple. La prévisibilité de notre défense et la façon dont nous savons nous montrer solidaires de leurs propres perceptions les incite à travailler avec nous.