Monsieur le sénateur Saury, la réponse à votre question sera dans la loi de programmation militaire, qui affichera une augmentation significative du budget de la défense - ce sera la première fois depuis bien longtemps !
Nous sommes convaincus que la pénétration de la deuxième composante nucléaire à moyen terme doit reposer sur un missile hyper véloce. Nous avons lancé des études amont et fait des essais en soufflerie sur le sujet à l'ONERA, et avons proposé de poursuivre ce projet dans le cadre de la loi de programmation militaire.
En matière de satellites d'observation, j'ai évoqué le satellite Musis, qui fait l'objet d'une coopération avec l'Allemagne. La coopération avec l'Allemagne et l'Italie repose depuis une dizaine d'années sur l'échange d'images de satellites optiques français contre les images radar des Italiens et des Allemands. Ceux-ci ont rejoint le programme « Composante spatiale optique » en 2015.
Les annulations de crédits n'ont aucun impact sur les activités de cyberdéfense, qui passent d'abord par un gros effort en ressources humaines : 500 personnes travaillent dans notre centre de Bruz, près de Rennes. La cybersécurité, c'est d'abord de la matière grise. Nous poursuivons nos efforts et veillons à ce que l'industrie française se développe dans ce domaine.
Les annulations n'ont pas remis en cause les capacités opérationnelles essentielles. L'accélération du programme Scorpion est d'abord une question de financement : il faudra donc la traiter en loi de programmation militaire.
Le sous-marin Barracuda a pris un peu de retard. Nous en avons discuté hier avec la ministre et l'ensemble des armées. Cela oblige à prolonger la durée de vie des sous-marins existants. Il n'y a pas de risque de rupture capacitaire dans ce domaine. Le processus conduisant à la décision de prolongation de durée de vie est extrêmement documenté et rigoureux.
La question du soutien aux exportations, dans la configuration qu'on lui connait aujourd'hui, fait l'objet d'une instruction spécifique dans le cadre de la préparation de la loi de programmation militaire. Nous avons ainsi bon espoir d'arriver malgré tout à concilier les exigences du soutien à l'exportation et la conduite des programmes nationaux.
L'A400M a été exporté en Malaisie. Son problème à l'export est dû aux difficultés rencontrées dans son développement, qui ont conduit à mettre en service des standards successifs rejoignant progressivement les exigences opérationnelles maximales ; il est probable que les acheteurs potentiels attendent encore qu'il soit en service avec ses capacités complètes.
Monsieur le sénateur Cazeau, je vous répondrai par écrit.