Ma question porte sur le bouleversement auquel on a assisté cet été : la Turquie a tourné le dos à l'Otan ! Le 12 septembre, le président Erdogan lui-même a annoncé que son pays s'équiperait bientôt de missiles russes S400, qui vont quatre fois plus loin et trois fois plus vite que les Patriot dont ils disposent aujourd'hui. Toute la défense aérienne turque a pourtant été installée par l'Otan, la Turquie abrite une base d'avions Awacs installée et payée par les États-Unis et l'Allemagne, et la couverture radar du pays a été installée par le Pentagone. La diplomatie française a été très silencieuse sur ce bouleversement. Je ne vous en fais pas le reproche : le mieux était de ne rien dire, pour ménager les Turcs eux-mêmes, et les Russes, vexés ou mécontentés par certains comportements et ravis de ce rapprochement. Mais je vous invite, monsieur le ministre, à être moins silencieux devant notre commission !