Ma question s’adresse à M. Jacques Mézard, ministre de la cohésion des territoires.
Depuis plusieurs mois, nous attendions de la part du Président de la République et du Gouvernement une vision et des perspectives en matière de politique de la ville. En effet, avant de démolir ou de passer un coup de rabot financier, il est toujours plus pertinent de préciser sa vision, de définir une alternative et, surtout, d’organiser un débat national pour que cette alternative soit la plus féconde possible.
En déplacement dans le Nord, le Président de la République a fait quelques annonces sur ce que nous pouvons considérer comme un énième plan en faveur des quartiers et territoires cumulant de nombreuses difficultés urbaines, sociales, de sécurité et d’emploi.
Certaines pistes annoncées semblent sorties de ce que certains appellent « l’ancien monde ». J’invite d’ailleurs ceux qui le pensent à lire ou relire L’Ecclésiaste. Comment comprendre l’annonce de la création d’emplois francs quand, au même moment, les collectivités locales et les associations des mêmes quartiers doivent faire face à la disparition des contrats aidés ?
Des annonces ont été faites en matière d’éducation, de culture, de lutte contre les discriminations et d’accès aux services publics. Nous les partageons. Ces annonces, attendues par de nombreux acteurs dans nos territoires, ont cependant comme un goût de trop peu. Quelle est la vision du Gouvernement en matière de sécurité, de logement ou de service public de l’emploi ? Quelle place entend-il donner aux territoires et à leurs élus locaux et quelle concertation compte-t-il engager avec eux ?
Il n’y a pas de fatalisme dans le domaine de la politique de la ville. J’ai encore à l’esprit les métamorphoses des quartiers consécutives au plan de Jean-Louis Borloo.
Monsieur le ministre, pouvez-vous éclairer notre assemblée sur votre vision à court, moyen et long terme en faveur des quartiers et des territoires les plus fragiles de notre République ?