En ces temps où l’agriculture dite « conventionnelle » démontre ses limites au point de ne plus nourrir ses serviteurs que sont les agricultrices et les agriculteurs, un nombre de plus en plus important de paysannes et de paysans choisissent d’engager une transition vers l’agriculture biologique, plus rémunératrice pour les producteurs et plus vertueuse pour la fourniture de productions de qualité, pour la préservation de la vie des sols, des équilibres environnementaux, de la biodiversité, de la qualité des eaux, de la santé humaine, du climat, et j’en passe.
Aujourd’hui, cette agriculture d’avenir occupe près de 6, 5 % de la SAU, représente 7, 3 % des exploitations et 10, 8 % des emplois agricoles et connaît une croissance exponentielle. Pourtant, elle perçoit à peine 3 % des aides de la PAC, dont le montant s’élève, je vous le rappelle, à 7, 44 milliards d’euros par an.
Monsieur le ministre de l’agriculture – enfin, vous lui direz… –, vous avez décidé que l’État se désengagerait des aides au maintien pour se recentrer sur les aides à la conversion, estimant que – je vous cite – « c’est désormais au marché de soutenir le marché de l’agriculture biologique ». Votre message est absolument inacceptable et incompréhensible, et ce alors même que le Président de la République a annoncé la reconnaissance de la valorisation des services environnementaux produits par les agriculteurs, au travers d’un investissement de 200 millions d’euros pour mettre en place…