Intervention de Sébastien Lecornu

Réunion du 14 novembre 2017 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Agriculture biologique

Sébastien Lecornu :

Monsieur le sénateur Labbé, je tiens à vous rassurer : le ministre Travert a une bonne raison de ne pas être avec nous cet après-midi pour cette séance de questions d’actualité au Gouvernement, puisqu’il se trouve avec l’ensemble des acteurs d’une filière pour négocier une plus juste répartition de la valeur entre transformateurs et distributeurs. Il m’a chargé de vous communiquer sa réponse et, sous l’autorité du Premier ministre, celle du Gouvernement.

Je vous confirme que l’action du Gouvernement vise à conforter et à accompagner la filière bio. Vous le savez, nous avons fait le choix en juillet dernier de transférer les crédits du pilier 1 vers le pilier 2 de la politique agricole commune pour poursuivre résolument nos actions en faveur du bio et des agriculteurs les plus fragiles, car nous nous sommes trouvés dans une impasse budgétaire et avons souhaité que les aides au bio ne constituent pas la variable d’ajustement.

Par ce transfert, nous garantissons les aides à la conversion dans la dynamique de croissance qu’elles connaissent. Nous confions désormais aux conseils régionaux le soin de continuer à financer des aides au maintien sur de nouveaux contrats, mais ils devront le faire en responsabilité et sans mobiliser les crédits de l’État.

Outre ces aides à la conversion, les agriculteurs bio bénéficient de mesures agroenvironnementales. Naturellement, ils bénéficient aussi de toutes les autres aides de la PAC, dont la réforme sera conduite avec cette ambition, notamment.

Par ailleurs, nous avons la conviction qu’il nous faut mener une réflexion en profondeur sur la filière bio et son développement dans le cadre des états généraux de l’alimentation. Malgré une demande croissante des consommateurs pour le bio et après cinq ans d’aides à la conversion, comment expliquer que les agriculteurs ne parviennent toujours pas à vendre leurs produits bio à un prix qui leur permette d’en vivre ? Il s’agit là du défi à relever dans les prochaines années, et nous le ferons en amplifiant les efforts de tous pour que la croissance du marché bénéficie aux acteurs de l’agriculture biologique, ainsi qu’aux consommateurs.

Les agriculteurs bio n’ont aucune raison d’être inquiets, car nos objectifs pour le bio sont intacts : nous voulons passer de 6 % à 8 % des surfaces cultivées à la fin de la programmation, voire davantage, parce que c’est possible et que c’est le sens de notre ambition pour l’agriculture française. Nous souhaitons également atteindre les 50 % de produits bio de qualité issus de circuits courts dans la restauration collective en 2022.

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