Intervention de Muriel Pénicaud

Réunion du 14 novembre 2017 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Apprentissage

Muriel Pénicaud :

L’apprentissage est aujourd’hui une voie de réussite, mais il reste mal vu et décrié. C’est une voie de réussite, parce que 70 % des apprentis trouvent un emploi, la moitié d’entre eux dans l’entreprise qui les a embauchés.

Cette voie est aussi parsemée d’obstacles. Vous l’avez souligné, c’est une situation paradoxale dans un pays où 1, 3 million de jeunes ne sont ni en emploi, ni à l’école, ni à l’université, ni en apprentissage. C’est un scandale, un gâchis humain, une perte d’opportunité économique et un risque pour notre cohésion sociale.

Oui, l’apprentissage a besoin d’être amplifié et transformé. C’est une cause qui nous concerne tous. C'est la raison pour laquelle, vendredi dernier, avec Jean-Michel Blanquer et Frédérique Vidal, en présence également de Sophie Cluzel – car les handicapés ne représentent que 1 % des apprentis en France – et de Laura Flessel, nous avons commencé la concertation avec les régions, avec les partenaires sociaux, avec les organismes consulaires, avec les CFA et avec les professionnels du secteur.

Nous ne pouvons nous contenter d’une petite réforme tant les obstacles sont nombreux : un jeune ne sait pas comment trouver l’entreprise, ou même le CFA, qui l’accueillera. Il ne sait pas non plus quels débouchés s’ouvrent à lui, ni s’il aura un diplôme ou s’il pourra poursuivre ses études jusqu’à devenir – ce qui est le cas – ingénieur.

Les entreprises doivent également se livrer à une véritable course d’obstacles. Sans me lancer dans une énumération, je rappellerai simplement qu’elles ne peuvent signer de contrats d’apprentissage que durant deux mois par an et qu’elles sont gênées par toute une série de règlements.

Oui, cette concertation, que j’ai confiée à Sylvie Brunet, présidente de la section travail et emploi du CESE, est à nos yeux très importante.

J’aurai l’honneur de vous présenter, au printemps prochain, un projet de loi intégrant cette dimension de la transformation de l’apprentissage. Il y va de l’avenir de notre jeunesse. Je vous remercie par avance de votre soutien.

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