Intervention de Martial Bourquin

Commission des affaires économiques — Réunion du 14 novembre 2017 à 17h55
Projet de loi de finances pour 2018 — Audition de M. Bruno Le maire ministre de l'économie et des finances

Photo de Martial BourquinMartial Bourquin, rapporteur pour avis de la mission « Economie » :

Le Gouvernement a fait le choix d'alléger la fiscalité du capital. Il envisagerait aussi, ai-je lu dans la presse, de baisser à terme les charges pour les salaires supérieurs à 2,5 SMIC, ce qui qui coûterait 5 milliards d'euros. S'il est une mesure pourtant que les TPE-PME ont particulièrement appréciée, c'est le mécanisme de suramortissement qui a permis de soutenir efficacement l'investissement productif. Pourquoi ne pas le prolonger en le recentrant vers les industries du futur afin de combler notre retard en matière de digitalisation ? Selon Bpifrance, il y aurait 200 000 robots en activité en Allemagne, contre 40 000 en France. On achète en France 3 045 robots par an, quand l'Allemagne en achète 20 000, ce qui signifie que notre retard ne se comble pas. Nous disposons de cinq ans pour rattraper notre retard en la matière, après cela sera très difficile.

Je trouve que vous faites preuve de beaucoup d'optimisme s'agissant des annonces de General Electric. J'ai lu la presse : je suis extrêmement inquiet, et je ne suis pas le seul. Une mission d'information sera créée au Sénat sur Alstom et la politique industrielle de la France. Les syndicats m'ont appelé. Comptez-vous les recevoir ? Je n'ai pas compris votre stratégie. Pourquoi ne pas avoir racheté les actions de Bouygues, ce qui aurait donné à l'État un droit de regard à la fois sur les activités ferroviaires et sur celles liées à l'énergie ?

La création de la flat tax et la réforme de l'ISF sont des choix politiques. Le Gouvernement espère que cela sera bon pour l'investissement. Ce sera en tout cas un beau cadeau de Noël pour certains, que les retraités vont payer très cher...Je suis heureux que le Sénat propose de supprimer la hausse de la CSG pour les retraités. Ne craignez-vous pas que cet argent aille à la rente plutôt qu'à l'investissement productif ? Le scandale des Paradise Papers devrait nous alerter. Nous avons besoin de développer l'investissement. Selon l'institut Coe-Rexecode, il n'y a plus d'écart de coût du travail entre l'Allemagne et la France. L'enjeu désormais est de combler notre retard en matière de digitalisation. Pour cela, il faut investir !

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