Ma prise de parole n’ira pas tout à fait dans le même sens que la précédente, mais c’est l’intérêt du débat !
Madame la ministre, vous avez affirmé, à l’Assemblée nationale, que votre objectif était que les personnes âgées et les retraités puissent vivre dans la dignité. Bien évidemment, tout le monde partage cette ambition.
Plus précisément, cet article augmente le montant de l’allocation de solidarité aux personnes âgées de 30 euros au 1er avril 2018 ; cette allocation atteindra 903 euros d’ici trois ans. C’est effectivement un petit quelque chose, mais je crois qu’il faut le relativiser, eu égard à l’objectif annoncé.
En effet, d’abord, cette mesure ne concernera pas le minimum contributif, c’est-à-dire de très petites retraites perçues par des gens de moins de 65 ans ; leurs retraites sont très faibles parce qu’ils n’ont pas assez cotisé, bien qu’ils aient travaillé, et ce du fait, souvent, de la précarité des emplois exercés. Nous estimons que c’est une injustice.
Il y a un deuxième bémol : cette allocation, même dans trois ans, sera encore bien en deçà du seuil de pauvreté, qui est aujourd’hui de 1 015 euros.
Malgré ces éléments, je pense qu’il faut prendre en compte cette augmentation dans le plateau positif de la balance. Cela dit, notre rôle de parlementaires est aussi de regarder les deux plateaux ! Et sur l’autre plateau – c’est en cela que je m’oppose quelque peu à l’intervention précédente –, on relève l’augmentation de 1, 7 point de la CSG qu’auront à supporter 60 % des retraités, dont des retraités modestes. Je mentionnerai également les 380 millions d’euros d’économies réalisées par le biais du recul de la date de revalorisation des retraites du 1er octobre 2017 au 1er janvier 2018. Cette revalorisation était pourtant particulièrement attendue, puisque les pensions de retraite sont quasiment gelées depuis six ans.
Pour toutes ces raisons, nous sommes quand même très dubitatifs et nous nous demandons même si l’on n’est pas en train de demander à des retraités, y compris modestes, de payer pour le minimum vieillesse. Cela nous paraît assez injuste, dans la mesure où, par ailleurs, vous dégagez les employeurs de leurs responsabilités en les exonérant massivement de cotisations.