Intervention de Franck Montaugé

Réunion du 16 novembre 2017 à 14h30
Financement de la sécurité sociale pour 2018 — Article 28

Photo de Franck MontaugéFranck Montaugé :

Agriculteurs expérimentés, jeunes agriculteurs, retraités agricoles, nombre de ces hommes et de ces femmes qui ont travaillé nos paysages et fait de l’économie agricole française une des premières au monde et un motif de fierté pour nous tous, ces agriculteurs souffrent !

Certains d’entre nous, ici, ont voulu surmonter ce qui peut apparaître à d’autres comme une fatalité que les règles pures, et surtout dures, du marché libéral et de la concurrence sauvage devaient régler, aux dires de certains théoriciens, à l’aide de quelques ajustements des libres marchés.

Mon collègue Henri Cabanel et moi-même avions déposé une proposition de loi visant à instaurer un fonds de garantie du revenu du producteur agricole. Le Sénat l’a adoptée à l’unanimité. Cet instrument de stabilité du revenu anticipait certaines des propositions qui émergeront, peut-être, des états généraux de l’alimentation qui se tiennent actuellement. Ce texte est aujourd’hui sur le bureau de l’Assemblée nationale. Il pourrait être utilement repris.

Depuis quelque temps, à grand renfort d’assises et d’états généraux divers et variés, la Nation se porte au chevet de son agriculture et de ses producteurs qui se voient dérober, voler la juste valeur de leur travail au profit, la plupart du temps, des acteurs de l’aval des filières.

En faisant ce rappel, je ne m’éloigne pas du projet de loi de financement de la sécurité sociale. Voici en effet les conséquences de cette situation : plus de 150 suicides en 2016, des histoires familiales marquées tragiquement pour des générations, des vies vidées de sens et de toute espérance, enfin des conditions de vie précaires et trop souvent indignes d’un pays développé. Cette situation est intenable et ne peut plus durer !

Avec mes collègues du groupe socialiste et républicain, je plaide pour que nous ouvrions aux actifs de nouvelles perspectives. Je veux vous convaincre que la revalorisation des retraites agricoles peut et doit en faire partie, en complément de la reconnaissance de la juste valeur du travail de production des agriculteurs.

Financer cette mesure par une augmentation du taux de la taxe sur les transactions financières est selon moi approprié, juste et vertueux ! Une part non négligeable des transactions financières en question – 500 milliards d’euros, tout de même – porte sur des produits financiers qui se réalisent sur les marchés qu’on appelle dans ce milieu les commodities, à savoir les matières premières agricoles.

La réalité crue de ce monde-là, c’est qu’une part importante de la valeur qui manque aux producteurs vient faire le bonheur des traders ! J’en suis heureux pour eux, quoique… Je le suis beaucoup moins, et même pas du tout, pour nos agriculteurs actifs et nos retraités agricoles.

C’est pourquoi je vous présenterai dans quelques instants un amendement visant à leur redonner quelques raisons d’espérer avant qu’il ne soit trop tard pour beaucoup trop d’entre eux !

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