Intervention de Brune Poirson

Réunion du 21 novembre 2017 à 9h30
Questions orales — Nécessité de faire évoluer la protection du loup

Brune Poirson, secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire :

Madame la sénatrice, vous avez interrogé Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire. Ne pouvant malheureusement être présent au Sénat ce matin, il m’a chargée de vous répondre.

Le loup est une espèce protégée, qui fait son retour en France depuis une vingtaine d’années. C’est une bonne nouvelle pour la biodiversité, qui est notre bien commun, mais c’est aussi un véritable défi pour les éleveurs qui font face à la prédation des loups.

Dans ce contexte, le Gouvernement se fixe un double objectif : la viabilité – encore non acquise – de l’espèce sur notre territoire et la protection des éleveurs. Nous comprenons la détresse et la souffrance de ceux qui sont confrontés aux conséquences des attaques sur leur troupeau.

La méthode employée jusqu’ici n’était pas satisfaisante. Elle privilégiait le court terme, en autorisant l’abattage de quelques dizaines de loups chaque année de manière assez arbitraire.

Le Premier ministre a donc chargé Nicolas Hulot et Stéphane Travert, ministre de l’agriculture et de l’alimentation, de réfléchir à une méthode s’appuyant sur des données scientifiques. Cette méthode fait l’objet, en ce moment même, d’une concertation avec les acteurs. L’objectif est de sortir de la confrontation et de l’opposition binaire et de construire ensemble des solutions qui soient viables pour tous sur le long terme.

Le Gouvernement a posé quelques principes pour cette concertation. Je le redis ici, ceux qui voudraient l’éradication de tous les loups et ceux qui nient la détresse des éleveurs doivent entendre raison.

Par ailleurs, nous devons passer à une logique de protection et de défense des troupeaux pour aider les éleveurs, qui doivent pouvoir éviter les attaques, mais aussi se défendre. C’est pourquoi les tirs de défense et de défense renforcée doivent être privilégiés. C’est en quelque sorte de la légitime défense, mais cela ne peut se faire que si tout a été fait pour protéger les troupeaux avant. C’est aussi cela, la cohérence.

Les études du ministère de l’agriculture montrent que les mesures de protection sont efficaces quand elles sont combinées : présence du berger, chien de protection, parc de nuit, d’où la nécessité de les mettre en place y compris là où le loup n’est pas encore installé.

La concertation se poursuit pour développer une panoplie d’outils obéissant à ces principes et le plan Loup du Gouvernement sera présenté au premier trimestre de 2018.

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