Madame la sénatrice, M. Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, ne pouvant être présent, il m’a chargée de vous répondre.
Votre question fait évidemment écho au vaste et important débat qui s’est ouvert dans le cadre des états généraux de l’alimentation.
Ce que nous produisons et mangeons a des conséquences directes sur la planète et sur la vie de nos concitoyens. L’agriculture et l’alimentation sont créatrices de paysages, de richesses et de lien social. Dans le même temps, certaines évolutions des cinquante dernières années sont à l’origine d’impacts profondément négatifs sur l’environnement. Elles affectent ainsi les ressources et la biodiversité et participent au réchauffement climatique.
Se posent aussi les questions de la pérennité de l’emploi agricole et de la rémunération des producteurs au regard de la récurrence des crises agricoles.
De plus en plus conscients de ces enjeux, nos concitoyens sont demandeurs de produits alimentaires plus respectueux de l’environnement et souhaitent aussi la prise en compte du bien-être animal. Ils se préoccupent de l’origine des produits et appellent au renforcement des liens entre producteurs et consommateurs.
Le ministre d’État attache la plus grande importance à ce que s’engage la transition écologique de l’agriculture. À ses côtés, nous ambitionnons que, à terme, la norme relève des principes de l’agroécologie et de l’agriculture biologique. Nombre d’agriculteurs sont aujourd’hui engagés ou prêts à s’engager dans cette voie. De multiples initiatives montrent que cette transition est possible, mais qu’elle doit être accompagnée.
Les états généraux de l’alimentation, qui ont été lancés le 20 juillet dernier et sont pilotés par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, impliqueront jusqu’à la fin de ce mois l’ensemble des parties prenantes. Ils devront établir un diagnostic partagé et proposer des solutions aux problèmes rencontrés par l’agriculture.
Le 11 octobre dernier, le Président de la République a confirmé nos nouvelles orientations : par une meilleure prise en compte des enjeux de qualité, de protection de l’environnement et du bien-être animal, elles doivent doter notre pays d’une stratégie visant à nous permettre de recouvrer notre souveraineté alimentaire.
Le ministre d’État sera particulièrement vigilant à ce qu’émergent des propositions allant dans le sens d’une transformation en profondeur des modèles agricoles, en particulier pour les systèmes d’élevage.
D’ores et déjà, différents chantiers progressent vers la transition écologique de l’agriculture. À ce titre, le Gouvernement s’engage à développer un plan de sortie des pesticides, qui constituent un autre grand sujet de préoccupation pour nos concitoyens.