Intervention de Antoine Lefèvre

Réunion du 21 novembre 2017 à 9h30
Questions orales — Qualité des infrastructures de transport dans l'aisne

Photo de Antoine LefèvreAntoine Lefèvre :

Il s’agit d’une question récurrente, puisqu’elle a déjà été évoquée en 2009, en 2012 et en 2015, davantage par les élus que par nos gouvernants, hélas… Nous sommes presque en 2018 et, à nouveau, il nous faut intervenir pour essayer d’obtenir, à défaut de réponses rassurantes, à tout le moins une écoute compréhensive. Le temps est maintenant venu, puisqu’il paraît que nous sommes rentrés dans une nouvelle ère, où seront – je cite l’exécutif – « privilégiés les transports du quotidien avec la rénovation et la modernisation des lignes existantes ».

Mon département, l’Aisne, est situé sur l’axe stratégique qui relie Paris à la Belgique, et constitue par conséquent une voie de passage très empruntée, que ce soit par route ou par rail. Malgré cet intérêt et cette forte fréquentation, ses infrastructures terrestres et ferroviaires ne bénéficient toujours pas des investissements nécessaires à leur pleine exploitation, d’où un engorgement chronique et une dégradation des conditions de transport des voyageurs.

Les élus du département et du conseil régional se sont mobilisés en faveur de l’amélioration et du doublement des voies de la RN2, du maintien de la ligne ferrée Laon-Paris et de la réalisation de travaux sur cette ligne aux côtés de la SNCF, ou encore du maintien de la ligne de fret Fismes-La Ferté-Milon afin d’assurer la continuité de l’activité économique locale.

Les collectivités territoriales ont mis la main à la poche, alors même que certaines ne sont plus concernées par cette compétence. L’État doit participer à cet effort, d’autant plus indispensable aux yeux de l’ensemble des élus qu’il conditionne grandement le développement économique du territoire départemental, déjà fortement altéré.

Concernant les travaux sur la RN2, quelles actions le Gouvernement compte-t-il mettre en œuvre, et selon quel calendrier, afin d’accélérer la nécessaire amélioration de cette infrastructure et sa mise à deux fois deux voies jusqu’à la frontière nord-est ?

Concernant la ligne ferrée Paris-Laon, comment compte-t-il préparer l’ouverture à la concurrence des services ferroviaires régionaux de voyageurs, afin de concilier la prise de responsabilité croissante de la région et le maintien d’une infrastructure adéquate et performante ?

Plus spécifiquement, le développement de la navette CDG Express, qui doit relier l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle à la gare de l’Est, a franchi, le 29 décembre 2016, une nouvelle étape avec la publication de la loi s’y rapportant. Cette navette devra emprunter, à compter de 2023, le tronçon des voies ferrées qui est utilisé par les TER Picardie de la ligne Paris-Laon, sur vingt-quatre des trente-deux kilomètres de la nouvelle ligne, ainsi que par la ligne K du Transilien et par le RER B.

Devant cette situation, le secrétaire d’État aux transports du précédent gouvernement avait affirmé que le développement de cette navette « ne se réaliserait pas au détriment des transports du quotidien ». Nous souhaitons être pleinement rassurés à ce sujet, les usagers de la ligne Paris-Laon subissant d’ores et déjà des perturbations récurrentes –ponctualité déficiente, suppressions de trains, mauvais état de la ligne, etc. –, d’autant que des menaces ont longtemps pesé sur la pérennité de cette ligne à l’horizon 2024. Il en va de même pour la ligne Hirson-Laon, menacée quant à elle de suppression à l’horizon 2022.

Enfin, je voudrais évoquer la fermeture, à compter du 3 avril 2016, de la ligne de transport de passagers Fismes-Fère-en-Tardenois-La Ferté-Milon et le nécessaire maintien de la desserte marchandises qui irrigue cette partie sud du département. La survie de plusieurs entreprises et des emplois afférents en dépend. L’une d’entre elles fabrique des rails et des aiguillages : ne serait-ce pas un comble qu’elle ne soit plus desservie par la SNCF ?

Je sais l’engagement de ma collègue Pascale Gruny sur ce dossier. Elle a reçu la semaine dernière des réponses de la SNCF. Celle-ci semble enfin s’engager, aux côtés de la région et du département, qui apporteront 25 millions d’euros sur les 30 millions d’euros nécessaires, sur la réalisation de travaux devant débuter en 2018 et s’étaler sur plusieurs années. Cependant, les conventions et protocoles ne sont toujours pas signés.

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