Intervention de Philippe Madrelle

Réunion du 21 novembre 2017 à 9h30
Questions orales — Grand contournement autoroutier de bordeaux

Photo de Philippe MadrellePhilippe Madrelle :

Au mois de janvier, à cette même tribune, j’interpellais le prédécesseur de Mme Élisabeth Borne, ministre chargée des transports, sur le problème récurrent de la saturation et de la paralysie du trafic routier sur la rocade bordelaise, qui cumule les déplacements quotidiens des habitants de la métropole et le passage d’un trafic de transit français et européen.

Les chiffres, qui ne cessent d’augmenter, sont éloquents et suffisent à traduire cette réalité, qui empoisonne le quotidien de milliers d’automobilistes : plus de 100 000 véhicules circulent chaque sur le pont d’Aquitaine, et plus de 140 000 sur la rocade est. La rocade bordelaise supporte des trafics moyens hors du commun, de l’ordre de 265 000 véhicules par jour. Chaque automobiliste communautaire doit consacrer 1 heure 20 à ses déplacements quotidiens. Il faut savoir que, de janvier à septembre, la circulation a augmenté de 2, 5 % sur l’intrarocade rive droite et que, sur l’intrarocade Bordeaux-Nord, le trafic a progressé de plus de 3, 3 %. En cinq ans, le trafic des poids lourds a crû de plus de 12 %.

Une telle saturation du trafic se traduit d’ores et déjà par le gaspillage d’au moins 60 000 heures, perdues quotidiennement sur la rocade, et, au-delà, par des conséquences économiques et environnementales dont je chiffre le coût à près de 1 million d’euros par jour.

Quotidiennement, le point noir routier de Bordeaux est cité sur toutes les radios. Plus de 3, 5 millions de déplacements sont effectués quotidiennement à l’intérieur de l’agglomération bordelaise et les projections les plus sérieuses annoncent une progression effrayante, à hauteur de plus de 2 millions, du nombre de ces déplacements, ce qui fait craindre le pire.

On aurait pu espérer que les travaux d’élargissement de la moitié sud de la rocade ouest, ainsi que les travaux concernant la moitié nord de la rocade ouest, permettraient de fluidifier le trafic, mais force est de constater qu’il n’en est rien.

En 1989, alors président du conseil départemental, j’avais émis l’idée de réaliser un grand contournement autoroutier, projet qui a été abandonné à cause des conclusions du Grenelle de l’environnement. Au moment où le président de la métropole bordelaise, Alain Juppé, pointe la nécessité urgente de réaliser une telle infrastructure, je souhaiterais, madame la secrétaire d’État, connaître les intentions du Gouvernement au sujet de la construction de ce contournement autoroutier.

La création d’une telle infrastructure est vitale pour l’agglomération bordelaise, comme le fut, pour d’autres territoires, celle du pont de Normandie, du viaduc de Millau, de la dernière ceinture autoroutière lyonnaise ou du doublement de l’autoroute A9 de Montpellier, dont plus personne ne conteste l’utilité.

Classée troisième agglomération la plus congestionnée de France, la métropole bordelaise risque l’asphyxie. Le paradoxe est que l’on peut désormais rejoindre Paris en deux heures, alors que l’on peut mettre deux heures pour faire quinze kilomètres sur la rocade. Vous comprendrez, madame la secrétaire d’État, qu’il y a véritablement urgence.

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