Je ne suis pas convaincu. Hier soir, j’ai reçu, avec mes collègues sénateurs du département, un certain nombre de maires de Gironde qui se disent prêts à monter au créneau.
La situation est très difficile. On constate une véritable thrombose sur le pont d’Aquitaine. Si je suis intervenu de nouveau sur cette question récurrente, c’est qu’il y a une réelle exaspération des utilisateurs quotidiens de cette rocade. À mon sens, il s’agit d’une véritable gabegie économique. La colère gronde. Le quotidien Sud-Ouest s’en fait l’écho très régulièrement.
Lors de la récente visite du Premier ministre, M. Édouard Philippe, à Bordeaux, Alain Juppé et moi-même sommes intervenus vigoureusement pour appeler l’attention sur cette réalité qui empoisonne la vie des Girondins. Vous le voyez, cette question transcende les idéologies et les étiquettes politiques. J’ai d’ailleurs lu récemment dans Sud-Ouest les déclarations d’un responsable économique éminent, ne partageant certainement pas mes orientations politiques, qui regrette que le projet du grand contournement de Bordeaux, que j’avais lancé il y a bien longtemps, ait avorté.
Vous avez évoqué un coût de 1 milliard d’euros, mais le problème du financement d’une telle infrastructure peut être réglé par l’attribution d’une concession à une société autoroutière. En 1989, je m’en souviens, quatre ou cinq grandes sociétés étaient dans les starting-blocks. Ainsi, on solliciterait non pas lescontribuables, mais les utilisateurs.
Madame la secrétaire d’État, je lance un cri d’alarme. Je suis heureux qu’Alain Juppé, maire de Bordeaux, partage ma conviction. Je vous assure qu’il y a un vrai problème. Je le répète, il faut maintenant deux heures pour aller de Bordeaux à Paris, et parfois davantage pour faire quinze kilomètres sur la rocade. C’est une gabegie insupportable !