Intervention de Corinne Feret

Réunion du 21 novembre 2017 à 9h30
Questions orales — Avenir de la ligne nouvelle paris-normandie

Photo de Corinne FeretCorinne Feret :

Je souhaite appeler l’attention du Gouvernement sur l’avenir de la ligne nouvelle Paris-Normandie, projet dont la réalisation est sans cesse retardée.

Depuis le 1er juillet 2017 et l’inauguration en grande pompe de deux nouvelles lignes à grande vitesse, Rennes n’est plus qu’à 1 heure 25 de Paris et Bordeaux à 2 heures 04. Ces chiffres font rêver les Calvadosiens, qui, à l’inverse, ne peuvent que déplorer la vétusté des infrastructures et des matériels roulants de leur réseau ferré, obsolète et délabré.

Il faut en effet toujours compter 1 heure 55, au mieux, pour effectuer le trajet entre Paris et Caen, alors que seulement 230 kilomètres séparent les deux villes. Si l’Atlantique se rapproche de la capitale, la Manche reste une zone non prioritaire, totalement transparente pour l’État et la SNCF.

Au regard de ce triste constat, le souhait du Gouvernement de mettre en pause une vingtaine de projets d’infrastructures en cours, dont celui de la ligne nouvelle Paris-Normandie, la LNPN, ne peut que susciter l’inquiétude.

Rapprochant la Normandie et l’Île-de-France, la LNPN se veut largement connectée au réseau ferroviaire existant. L’objectif n’est pas seulement de réduire les temps de parcours, mais aussi d’augmenter durablement la capacité des lignes, d’assurer une meilleure régularité et ponctualité des trains, ainsi que de renforcer la desserte des territoires, des villes et des ports.

Au-delà du transport de passagers et de marchandises, c’est bien l’aménagement de la vallée de la Seine, de la baie de Seine et la politique maritime de la France qui se jouent ici. À cet égard, personne ne peut comprendre aujourd’hui, à l’heure où les grandes métropoles mondiales choisissent l’ouverture maritime, que la Normandie voie ses perspectives de développement freinées par un réseau ferré inadapté et vieillissant.

S’agissant de la LNPN, on évoque désormais 2030 pour la desserte de l’ancienne Haute-Normandie et 2050 pour celle de Caen et de Cherbourg. Autant dire que le projet est renvoyé aux calendes grecques ! C’est vraiment faire peu de cas des difficultés récurrentes rencontrées par les usagers des lignes ferroviaires normandes, comme ceux de la ligne Paris-Caen-Cherbourg, que je connais bien.

Comme l’a admis en 2010 le président-directeur général de la SNCF, cet établissement public, et donc l’État, ont « une dette envers la Normandie ». Il est grand temps que cette région prenne toute sa place dans le réseau ferroviaire français.

Madame la secrétaire d’État, à l’heure où se tiennent les assises nationales de la mobilité, censées déboucher sur une loi de programmation, pouvez-vous nous confirmer que la LNPN est toujours une priorité pour l’État ?

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