Intervention de Jean-Baptiste Lemoyne

Réunion du 21 novembre 2017 à 15h10
Avenir de l'institut français — Débat interactif

Photo de Jean-Baptiste LemoyneJean-Baptiste Lemoyne :

Madame la sénatrice, vous avez raison : il y a 274 millions de francophones dans le monde aujourd’hui. Les projections dont nous disposons laissent penser qu’il y en aura 750 millions à l’échéance de 2050, mais je reste très prudent par rapport à ces chiffres, car, comme vous l’avez dit, il existe des zones où le français est en déclin. La progression du nombre de locuteurs n’est pas automatique : le nombre de francophones est l’agrégat de populations issues de pays dits « francophones », ce qui ne signifie pas pour autant que l’ensemble de la population de ces pays parle le français.

Nous devons nous impliquer dans ce dossier au travers notamment du Partenariat mondial pour l’éducation, que le Président de la République soutient, et dont la conférence de financement se réunira à Dakar en février prochain.

En outre, je tiens à saluer la Fédération internationale des professeurs de français. J’ai en effet eu l’occasion de rencontrer son secrétaire général il y a quelques semaines. Il s’agit d’une structure très légère, composée de quatre ou cinq membres, me semble-t-il, qui essaie d’apporter un soutien à tous ces professeurs de français dans le monde. Souvenez-vous que l’on parlait des hussards noirs sous la Troisième République ; aujourd’hui, ces professeurs qui se démultiplient sur le terrain sont les hussards de la langue française !

Madame la présidente, puisque c’est la dernière question, permettez-moi de finir sur une tonalité plus poétique en appliquant à la francophonie les paroles qu’une chanson écrite par le groupe breton Tri Yann, « La Découverte ou l’ignorance », consacrent à la Bretagne et à la langue bretonne :

« J’ai longtemps ignoré que j’étais francophone…

« Français sans problème,

« Il me faut donc vivre la francophonie en surplus

« Et pour mieux dire en conscience…

« Si je perds cette conscience,

« La francophonie cesse d’être en moi.

« Si tous les francophones la perdent,

« Elle cesse absolument d’être…

« La francophonie n’a pas de papiers,

« Elle n’existe que si à chaque génération

« Des hommes se reconnaissent francophones…

« À cette heure, des enfants naissent en francophonie…

« Seront-ils francophones ? Nul ne le sait…

« À chacun, l’âge venu, la découverte… ou l’ignorance ! »

Mesdames, messieurs les sénateurs, grâce à vous et à l’implication du Sénat, ce sera la découverte !

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