S'agissant de la première question, je dirais que la menace est toujours importante, mais qu'elle a largement changé de nature.
Les faits commis le 13 novembre 2015 ont été conçus, organisés, projetés depuis la zone irako-syrienne. L'ensemble du dispositif a été totalement coordonné par Daech.
Aujourd'hui, Daech n'a plus la capacité de coordonner des équipes depuis les territoires où il se trouvait auparavant, ceux-ci s'étant réduits comme peau de ce chagrin.
Un dispositif de propagande par Internet demeure cependant. Il diffuse des conseils pour passer à l'action en utilisant un simple couteau, une voiture-bélier, ou en fabriquant du peroxyde d'acétone (TATP).
Je participais il y a quinze jours, en Italie, dans le cadre du G7 des ministres de l'intérieur, à une rencontre avec les grands opérateurs d'Internet, afin qu'ils s'engagent sur le fait de retirer certains contenus du Web en moins d'une heure. Nous allons voir s'ils tiennent leurs promesses.
Par ailleurs, de petits groupes, parfois conduits par un iman autoproclamé, comme à Barcelone, recourent à des messageries cryptées qu'ils changent souvent, éliminent tous ceux qui pourraient les dénoncer, et projettent de commettre un certain nombre d'actes terroristes.
Nos services de renseignement, notamment la DGSI et le renseignement territorial, qui se sont renforcés au cours des dernières années, essayent grâce à la mise en oeuvre de techniques d'écoute et de décryptage, d'intervenir avant que ces groupes ne passent à l'acte. Un certain nombre d'attentats ont ainsi été déjoués depuis le début de l'année.