Intervention de Jérôme Bignon

Réunion du 22 novembre 2017 à 14h30
Quelles énergies pour demain — Débat interactif

Photo de Jérôme BignonJérôme Bignon :

Monsieur le président, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, quelles énergies pour demain ? Ce débat prospectif nous invite à réfléchir à la France que nous voulons léguer aux générations futures. Nos échanges sont d’une actualité brûlante : la COP23 a de nouveau dressé un constat alarmant sur l’urgence climatique, constat lui-même amplifié par l’appel récent de 15 000 scientifiques dans le journal Le Monde. Nous ne pouvons plus attendre !

Les énergies marines ont un rôle important à jouer dans le mix énergétique futur de la France. Le Premier ministre et le ministre d’État Nicolas Hulot l’ont tous deux rappelé, à Brest, dans le cadre du CIMER, le comité interministériel de la mer, et au Havre, aux Assises de l’économie de la mer, il y a peu.

J’aimerais, monsieur le secrétaire d’État, attirer votre attention sur le cas particulier de l’énergie marémotrice, ou énergie des marées, qui n’est à mon sens pas assez évoqué.

Utilisée depuis l’Antiquité en Grande-Bretagne, depuis le Moyen-Âge dans la vallée de l’Adour, cette énergie représente un grand potentiel pour notre pays, en particulier dans le Cotentin et au large de la Picardie maritime. Dès 1966, le général de Gaulle avait inauguré en Bretagne l’usine de la Rance, qui constituait une révolution à la fois technique et écologique.

Depuis, rien sur ce sujet !

Début 2018, la société Tidal Lagoon Power inaugurera un projet prototype démonstrateur de lagon marémoteur d’une capacité de 320 mégawatts au large de la baie de Swansea, au Pays de Galles. Ce type de projet, s’il était développé le long des côtes françaises, en particulier de celles qui présentent un fort marnage, permettrait une production électrique équivalente, par lagon, à une demi-centrale nucléaire. En effet, des volumes d’eau très importants, deux fois par jour, tous les jours de l’année, conduisent à un résultat très régulier, très important pour être admis sur le réseau, fonction à la fois de la hauteur de la chute activant la turbine et de la superficie du lagon.

Outre la production énergétique, la conception du lagon a vocation à protéger la côte et ses habitants contre les aléas climatiques ; elle améliore la gestion des crues et favorise les usages économiques locaux tels que la pêche ou l’aquaculture.

Ma question est simple : quel regard le Gouvernement porte-t-il sur l’implantation éventuelle d’un ou plusieurs lagons marémoteurs ? Quelle stratégie industrielle pouvons-nous envisager de développer à l’appui de cette possibilité ?

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