Intervention de Sébastien Lecornu

Réunion du 22 novembre 2017 à 14h30
Quelles énergies pour demain — Débat interactif

Sébastien Lecornu, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire :

Madame la sénatrice, vous avez raison : une transition en pousse une autre !

Votre question aborde beaucoup de sujets, qui ont des calendriers différents : la fin des hydrocarbures est prévue pour 2040 ; l’industrie automobile et le diesel, c’est plutôt du temps court ; le nucléaire, plutôt du temps moyen ; les centrales à charbon, c’est de nouveau du temps court. Bref, il est compliqué de traiter en deux minutes une question aussi sérieuse et sensible, d’autant que les clefs des différents calendriers ne sont pas toutes identiques.

Néanmoins, nous devons toujours garder de la prévisibilité. J’ai évoqué tout à l’heure les mines : l’État a dû mettre de l’argent sur la table pour traiter les friches minières, des établissements publics ont été créés ; il a fallu aussi prévoir des dispositifs, importants pour le budget de la Nation, pour le traitement social des mineurs et de leur famille, y compris dans le projet de loi de finances que vous allez prochainement examiner, mesdames, messieurs les sénateurs. Mais personne ne s’est posé la question de l’évolution économique du territoire. Nous n’avons pas su anticiper la suite là où des territoires ont fait leur révolution sur la base de la deuxième révolution industrielle fondée sur l’utilisation des énergies fossiles. Voilà pourquoi, vingt ou trente ans plus tard, des acteurs économiques, comme dans les Hauts-de-France avec Rev3, la troisième révolution industrielle, se servent de la transition écologique et de la transition numérique pour créer de nouveau de l’emploi : 10 000 emplois ont été produits ces dernières années.

Pour autant, dans ces régions, vingt ou trente années se sont écoulées sans qu’il ne se passe rien. Nous devons donc veiller à mieux enchaîner les transitions entre elles, d’autant que bien souvent des savoir-faire le permettent si l’on y consacre de l’argent et des moyens humains en matière de formation professionnelle, par exemple.

C’est tout l’objet des contrats de transition : volet territorial plus classique ; volet entrepreneurial plus innovant ; volet social, y compris en mettant l’accent sur la formation professionnelle, le développement des compétences, l’éducation nationale. Une telle démarche permet une véritable stratégie de filières.

Une fois encore, je ne crois pas que la réponse puisse être uniforme et décidée depuis Paris. Il me paraît préférable de chercher des solutions au cas par cas : une centrale nucléaire n’est pas une usine qui fabrique des voitures !

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