Répondre en deux minutes à votre question ne sera pas facile, monsieur le sénateur. Vous m’interpellez en effet sur la stratégie et la programmation en matière nucléaire, sur leur sincérité et leur faisabilité, ce qui nous amène, une fois de plus, à la part des énergies renouvelables que nous sommes en mesure d’atteindre.
Cela nous oblige également à évoquer un point que j’ai mentionné dans mon intervention liminaire, mais dont nous ne parlons pas assez : la sobriété énergétique. La principale énergie que nous allons produire à l’avenir est celle que nous n’aurons pas consommée. La performance énergétique des bâtiments est indispensable pour réduire la facture énergétique des ménages, des entreprises et des collectivités territoriales.
Vous m’interrogez également sur les filières industrielles d’avenir dans le secteur du démantèlement de centrales nucléaires. Étant chargé de suivre le dossier de Fessenheim, je me penche évidemment sur le sujet. Mais dans la minute qui me reste, je n’ai pas le temps de l’évoquer plus avant.
Votre question a trait, plus spécifiquement, à la part du nucléaire dans le mix énergétique, mais aussi à la place qu’occupera l’innovation en matière nucléaire.
Je l’ai dit tout à l’heure : la barre des 50 % reste bien l’horizon du Gouvernement. Toute la question est de savoir quand cet horizon sera atteint ; c’est une affaire de sincérité des calendriers exposés. Ce point va nous occuper toute l’année prochaine, avec la rédaction de la PPE.
En tout état de cause, personne n’a dit que l’horizon était d’atteindre un mix énergétique où la part du nucléaire serait de 0 %. Cette part va réduire, de 75 % aujourd’hui à 50 % dans un horizon raisonnable et sincère.
Pour ce qui est de la recherche nucléaire, le Gouvernement alloue 1, 2 milliard d’euros de crédits au projet ITER jusqu’à l’année 2020.
Le soutien à l’innovation est important. Quel nucléaire voulons-nous en effet pour sa part restante ? Là encore, la PPE permettra de faire des choix industriels, qu’il ne m’appartient pas de formaliser devant vous, mesdames, messieurs les sénateurs. Le chef de l’État le fera certainement, le moment venu.