De nombreuses questions font référence à des processus dont je n'ai pas encore eu l'occasion de prendre effectivement connaissance.
Dans le budget de Santé Publique France, 60 millions d'euros - soit un tiers de la dotation de l'Etat - sont consacrés à la prévention. Mais il n'y a pas d'effet « cliquet », ce qui permet de dégager les financements nécessaires en cas de grave crise sanitaire.
S'agissant des liens avec la Mildeca, j'ai eu l'occasion de les évoquer avec le directeur de l'agence, François Bourdillon, qui s'est livré à des échanges approfondis avec tous les interlocuteurs ou partenaires de Santé publique France, dont la Mildeca. Celle-ci mène sur l'ensemble des addictions un travail interministériel mais n'a pas à conduire d'actions directes. Il n'y a donc pas de chevauchements entre ses missions et celles de Santé publique France.
S'agissant des relations avec l'Europe, tout le travail de constitution de Santé Publique France a été poursuivi en se référant aux systèmes étrangers. Je n'ai pas aujourd'hui en tête de coopération spécifique. Sur nombre de sujets, comme le tabac - alors que notre taux de prévalence demeure à 26 %, après celui de la Bulgarie et la Grèce, et motive l'augmentation à dix euros du paquet de cigarettes - nos dispositifs de prévention demeurent bien en-deçà de ceux de nos voisins européens. L'opération « mois sans tabac » a ainsi été initiée par les Britanniques. La coopération internationale est ainsi importante pour trouver les bonnes pratiques.
Sur tous les enjeux que vous avez évoqués, madame Jasmin, j'entends vos appréciations. Tout se fait en lien avec l'ARS qui assure le pilotage opérationnel. L'évacuation sanitaire concerne l'offre de soins et la question s'est posée lors de l'ouragan Irma. S'agissant de la remontée des informations, le territoire est restreint et l'anonymat n'est pas garanti en cas d'utilisation des données, d'où les réticences à les restituer en totalité, comme j'ai pu le constater dans le cadre de mes précédentes fonctions. J'ai bien noté votre évocation des exercices Richter.
Il est certain que l'ARS doit coordonner les expérimentations, mais la Cire a aussi vocation à choisir les études à croiser et à faire converger les demandes. Les ARS peuvent mobiliser les financements de l'assurance maladie et solliciter, en lien avec les Cire, notre propre capacité de financement. Certains appels à projets peuvent également être pilotés conjointement par les Cire et les ARS. Trouver la bonne articulation avec les ARS est effectivement une question cruciale.