Cet amendement s’inscrit dans le prolongement de la proposition de M. de Montgolfier.
Je suis persuadée que la France a un énorme problème en matière de robotisation. Nous avons plusieurs fois eu ce débat. Je le rappelle, les robots et appareils productifs dans l’industrie ont une ancienneté moyenne de vingt ans en France, contre dix ans en Allemagne. Cela montre l’énorme retard que nous avons pris dans la modernisation de notre appareil productif.
Je propose donc de prolonger l’amortissement prévu à l’article 39 AH du code général des impôts, non pas jusqu’en 2018, comme M. le rapporteur général, mais jusqu’en 2021.
C’est l’expérience, et non la démagogie, qui nous a amenés à retenir cette date. Des dispositions comparables ont été prises en Italie et y ont produit un effet considérable sur la modernisation de l’appareil productif. En effet, prolonger d’une seule année l’amortissement ne donne pas de visibilité : vous ne pouvez pas changer votre progiciel industriel en six ou huit mois. Si nous voulons changer la culture de nos entreprises et accroître rapidement la robotisation de l’ensemble de notre appareil industriel, il est fondamental que la durée d’application du dispositif soit longue. Sinon, vous n’êtes déjà plus éligible à l’aide fiscale quand votre dossier de demande est prêt.
Je crois beaucoup à ce type de soutien à la compétitivité hors coût, car c’est là que résident les atouts de la France. La moitié des dépenses du CICE profite à des secteurs qui n’ont absolument pas besoin d’argent pour créer de l’emploi ou pour affronter la concurrence mondiale.
Il est également important que l’investissement soit ciblé sur l’appareil productif, car on a trop tendance dans notre pays à investir dans l’immobilier. Cela vaut même pour les entreprises. L’outil de production n’est pas toujours leur priorité, alors qu’il devrait l’être.