Monsieur le ministre, nous avons en effet un désaccord structurel sur la manière de concevoir l’avenir de l’industrie française.
On peut avoir tous les débats du monde sur l’impact de la baisse du coût du travail sur la compétitivité globale de l’économie. Personnellement, je ne suis absolument pas convaincue qu’il s’agisse d’un élément déterminant.
Même quelqu’un comme M. Gallois, qui préconisait la baisse du coût du travail, recommandait également, dans son rapport, la mise en œuvre d’une stratégie hors coûts, en particulier au travers d’un accompagnement par l’État du développement de la robotisation, de la modernisation des process et de la numérisation des outils de production dans le secteur industriel. Or, pour stimuler ce type d’investissements, il est essentiel d’instituer une aide fiscale de longue durée. En effet, à supposer même que la réforme de l’ISF conduise les riches à investir spontanément dans l’économie réelle – cela n’a jamais été totalement prouvé dans notre pays, mais espérons qu’un dieu bienveillant se penche sur le berceau de l’industrie française –, nous n’avons aucune certitude qu’ils placeront cet argent dans les entreprises françaises, en particulier dans les entreprises industrielles.
Nous proposons d’instaurer un outil complémentaire pour aider l’industrie française à rattraper un retard qui risque de lui être fatal. Depuis des années, l’effort porte sur la baisse du coût du travail, mais la France continue de perdre des industries et des marchés à l’export. C’est dramatique pour le pays ! Le présent amendement constitue une tentative pour remédier à cette situation. Je le soutiens donc, et je crois que nous devrions tous faire de même.