Intervention de Gérald Darmanin

Réunion du 24 novembre 2017 à 21h30
Loi de finances pour 2018 — Article 9

Gérald Darmanin, ministre :

Monsieur Dantec, je veux bien que vous parliez des nouveaux bonnets rouges et de la nouvelle jacquerie qui serait en train de naître, mais la vérité, c’est que la majorité précédente s’est trouvée confrontée à un problème. On a continué à vouloir dépenser pour financer des infrastructures de transport toutes intéressantes et passionnantes, que nous poussons tous sur nos territoires respectifs ; c’est le cas du canal Nord Europe, du Lyon-Turin, de la LGV Bordeaux-Toulouse – le maire de Saint-Étienne parlait quant à lui de l’A45. On pourrait multiplier les exemples.

Toutefois, on a supprimé la recette ! Il n’y a plus d’écotaxe. Et malgré tout, on continue les dépenses, on persiste à croire en la finance magique.

Si l’on est sérieux un instant, l’on s’apercevra que le montant de l’intégralité des factures à payer pour les projets imaginés auparavant, que chacun d’entre vous souhaiterait pousser et dont les territoires ont sans doute extrêmement besoin, n’est pas très éloigné – peut-être même en est-il l’équivalent – de la recette que l’on pourrait tirer de l’augmentation du prix du diesel.

On peut ne pas être d’accord sur un certain nombre de sujets. J’entends votre sensibilité aux territoires, j’entends la question évoquée par M. Husson. Cependant, ce serait manquer d’honnêteté intellectuelle, me semble-t-il, que de feindre de s’étonner de la modestie des crédits budgétaires dont est doté le ministère de l’écologie, en faisant semblant d’oublier qu’il faut payer pour le report modal, les lignes TGV, les péniches, notamment parce qu’il n’y a plus de recettes, ni d’écotaxe !

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