Intervention de René Danesi

Commission des affaires européennes — Réunion du 23 novembre 2017 à 9h05
Transports — Stratégie de l'union européenne pour le véhicule autonome : rapport d'information de m. rené danesi mmes pascale gruny gisèle jourda et m. pierre médevielle

Photo de René DanesiRené Danesi :

Observons tout premier lieu que la conduite autonome peut s'appliquer à une voiture, un camion ou un véhicule de transport en commun.

En présentation du rapport d'information La conduite sans chauffeur : le futur imminent, je souligne que son objet est extrêmement vaste, très diversifié et surtout en mouvement accéléré.

J'appelle votre attention sur quatre points.

Premièrement, la conduite sans chauffeur associe des techniques historiquement séparées : celle des constructeurs automobiles et celle des concepteurs de logiciels. Or, l'entrée fracassante d'acteurs du numérique de taille mondiale, tels que Google et Uber, aux capacités financières colossales, entraîne un déplacement substantiel de la chaîne de valeur.

Deuxièmement, la conduite sans chauffeur comporte des enjeux juridiques a priori très éloignés les uns des autres, comme la préservation des données individuelles ou le régime de responsabilité des robots en cas d'accident. Les assureurs verront baisser l'accidentologie, donc leurs marges. Ils devront assurer les cyber-risques des véhicules sans chauffeur, engendrés par la possibilité de pirater les véhicules à distance. En résumé, le véhicule autonome posera des questions qui dépasseront les règles juridiques habituelles pour devenir des interrogations éthiques adressées au législateur.

Troisièmement, le véhicule sans chauffeur entraînera progressivement une forte réduction du nombre des conducteurs de camions, de taxis et même de transports en commun. L'État devra anticiper et accompagner les transitions professionnelles et sociales que la révolution du véhicule autonome impliquera inéluctablement.

Enfin, les enjeux techniques, économiques et stratégiques sont planétaires.

Or, face aux États-Unis et à la Chine, l'Europe n'est pas assurée de constituer un pôle d'importance mondiale contribuant à l'évolution au lieu de la subir. Notre collègue Gisèle Jourda,...

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