Je répondrai avec modestie : je ne suis que candidat. Les banques peuvent centraliser plus que prévu leurs excédents de liquidités à une autre banque. Le reste des sommes peut revenir à la Caisse des dépôts. La surcentralisation n'a pas d'effet important pour la Caisse des dépôts, car la plupart des sommes sont gérées à l'intérieur du système bancaire.
Le Parlement a jugé utile d'établir des règles. Avec la politique non conventionnelle de la Banque centrale européenne, les dépôts des banques à la banque centrale coûtent 40 centimes par an, contre 75 centimes pour le livret A. La marge fonctionne dans le mauvais sens. Cette mesure est de bonne gestion. L'option de surcentralisation faisait que des volumes très importants de liquidité étaient légués brutalement à la Caisse des dépôts alors que les emplois arrivent au fil des besoins des collectivités et du logement. Cela déplacerait le mistigri du secteur bancaire vers la Caisse des dépôts. La décision permet une plus grande stabilité des liquidités à l'intérieur du système français. Dans une période de taux d'intérêts très bas sur les marchés financiers, le coût des ressources de la Caisse des dépôts est assez élevé : 75 centimes pour le livret A, auxquels s'ajoutent des frais de gestion versés au réseau collecteur. Les ressources allouées au logement social doivent avoir des coûts compétitifs pour les acteurs du logement social. De nouveaux prêts de haut de bilan sont prévus dans la réforme en cours pour corriger cela. Tout un champ de réflexion reste à ouvrir pour mettre à disposition du logement social les financements dont il a besoin. Il faudra y travailler avec les équipes.
Une meilleure coordination avec les partenaires de la Caisse reste à trouver : l'Agence des participations de l'État détient les participations stratégiques de l'État ; Bpifrance a un rôle plus actif d'investisseur à long terme ; la Caisse des dépôts et consignations a un portefeuille qui est le fruit de son histoire. Il faudra analyser pour savoir si ce portefeuille est conforme au mandat de la Caisse et à ses missions ou s'il serait plus logique de confier la gestion à des acteurs publics comme Bpifrance ou privés. La Cour des comptes propose une doctrine d'emploi, stratégique, sur ses investissements dans les filiales.
Durant trois ans, j'ai été administrateur de Bpifrance. Les relations entre l'État, le Trésor, l'Agence des participations de l'État et la Caisse fonctionnent très bien. Il y a un management très dynamique à Bpifrance, qui a soutenu les entreprises françaises lorsque c'était nécessaire. Chacun des grands actionnaires exerce un rôle au sein du conseil d'administration. Un discours est plus nourri sur les investissements avec la Caisse des dépôts. Bpifrance exerce des métiers issus de la Caisse des dépôts. Même si elle n'est pas une filiale à plus de 50 %, ce dialogue fonctionne très bien, il est fluide, avec une relation intégrée et efficace. Je n'ai pas de réponse technique à la différence de taux de dividendes entre Bpifrance et la Caisse des dépôts. Il faut mener une réflexion sur les remontées de dividendes par rapport au prélèvement dû à l'État, dont je vous parlerai si je suis nommé.
Nous célébrons la grande réussite que l'Europe ait choisi Paris pour implanter l'Agence bancaire européenne. Cela montre une attention renouvelée à la place, de même que la décision de certaines grandes banques de venir à Paris. La Caisse, investisseur institutionnel, doit continuer à promouvoir cette place. Sur les voies et moyens pour y arriver, nous y réfléchirons avec les équipes. La Caisse a mené des actions efficacement ces derniers mois.