Intervention de Claude Raynal

Commission des affaires européennes — Réunion du 30 novembre 2017 à 8h30
Agriculture et pêche — Usage du glyphosate : communication de m. pierre médevielle au nom du groupe de travail composé en outre de mm. yannick botrel pierre cuypers daniel gremillet et claude haut

Photo de Claude RaynalClaude Raynal :

Compte tenu de mon âge, je ne crois plus au « tout ou rien » ! J'ai un peu de mal à comprendre le monde suivant une logique binaire reposant sur la simple opposition entre le bien et le mal. Il est d'ailleurs rare qu'on puisse le faire.

L'équilibre reste donc à trouver. Le rôle du politique, comme du scientifique, c'est d'apporter un éclairage à une décision équilibrée. On peut, bien sûr, discuter à l'infini de ce point d'équilibre. Pour prendre une image, on peut aussi tout arrêter ou se suicider collectivement.

En effet, la race humaine a un défaut, c'est de peser sur l'environnement de façon colossale. On a la possibilité de tout interdire, et pas seulement le glyphosate. On vit d'ailleurs dans une période propice à l'interdiction : la dernière en date concerne les animaux de cirque. Nous nous trouvons dans une société d'interdits. Cette société, je n'en veux pas ! Je la déteste, et je la sens arriver !

La question est toujours la même : fixer un objectif, pointer les problématiques, juger de celles-ci. Sommes-nous confrontés à un problème immédiat de santé publique ? Peut-être, je n'en préjuge pas, ne disposant pas des éléments d'appréciation suffisants. Si ce n'est pas le cas, il faut trouver comment passer d'un modèle agricole à un autre de la façon la plus souple possible.

Cela ne signifie pas que je ne partage pas la position du Président de la République, qui souhaite renoncer au glyphosate d'ici trois ans. Il faut fixer des caps ambitieux. En effet, si l'on devait choisir d'interdire cet herbicide au terme d'un délai d'une durée de 30 ans, on commencerait à travailler dans 29 ans ! C'est la France : tant que c'est autorisé, ce n'est pas interdit.

Fixons donc des caps, des étapes et nous verrons si l'on a bougé dans trois ans. Peut-être faudra-t-il alors marquer une étape supplémentaire.

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