Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, quels critères prendre en compte pour évaluer la pertinence des orientations et des moyens de notre politique d’aide au développement ?
Je pense d’abord à l’affirmation de plus en plus forte d’une jeunesse nombreuse, dynamique et informée, qui ne peut plus se satisfaire ni de la gouvernance parfois défaillante des États – et qui ne date pas d’hier – ni d’une aide au développement élaborée souvent de manière unilatérale par les bailleurs.
C’est bien à cette jeunesse exigeante que le Président de la République s’est efforcé de s’adresser lors de son déplacement en Afrique, la semaine dernière. Pour contribuer à répondre aux aspirations légitimes de cette jeunesse, il me semble impératif de réinvestir – plusieurs l’ont dit avant moi – le champ de l’éducation, y compris celui de l’enseignement supérieur, afin d’éviter que ces jeunes ne doivent systématiquement quitter leur pays pour se former correctement.
Il faut ensuite orienter plus nettement notre aide vers le soutien aux PME pour créer davantage d’emplois. Cette priorité semble aujourd’hui mise en avant.
Enfin, il importe de mettre l’accent sur les programmes destinés à améliorer la gouvernance et à adapter les administrations; y compris les armées, afin que ces pays puissent davantage contribuer à la sécurité de leur continent.
Deuxième évolution à prendre en compte, la montée des désordres écologiques, au premier rang desquels le réchauffement climatique. Il en découle, pour les pays en développement, un impératif : au moment où ils mettent en place leurs infrastructures économiques, ils doivent prendre d’emblée le chemin d’une croissance soutenable. Cette priorité a été, me semble-t-il, parfaitement intégrée par l’AFD, par Expertise France, et par un certain nombre d’entreprises françaises également en mesure d’y contribuer.
Troisième évolution, enfin : il convient de se départir d’une certaine naïveté, en prenant davantage inspiration chez nos principaux partenaires et concurrents européens. Car nous n’avons pas toujours su, autant qu’eux, définir précisément nos intérêts et articuler en conséquence nos priorités.