Trois minutes, c’est peu, mais ce sera néanmoins suffisant, monsieur le ministre, pour vous adresser trois messages.
Le premier va vous plaire. Le programme 105, que je suis supposé vous présenter, n’est que de 1, 9 milliard d’euros. Il diminue certes un peu, mais malgré cette diminution, en raison des efforts que vous avez réalisés, notamment pour tenir compte des observations formulées l’année dernière par le Sénat à votre prédécesseur, la commission de la défense et des affaires étrangères l’a voté à une assez large majorité.
Le deuxième message, monsieur le ministre, concerne nos dépenses en devises étrangères. Ce sont des dépenses importantes, notamment, pour couvrir nos contributions obligatoires aux différentes organisations internationales : ONU, OTAN, OMS, UNESCO, etc. Un grand nombre de ces dépenses se font en euros, mais plus encore en dollars. Entre le moment où l’on vote un budget et celui où l’on paie ce que l’on doit, il y a nécessairement des différences de change. La couverture du risque change qui a été mise place est une bonne chose. Cependant, monsieur le ministre – ce sera votre mission en 2018 –, vous devrez aller plus loin. Nous aurons en effet bien d’autres dépenses en devises étrangères : les salaires des personnes qui travaillent dans les ambassades et les consulats, les frais locatifs, les travaux. Toutes ces dépenses se programment et s’évaluent.
Mon troisième et dernier message concerne la gestion du patrimoine immobilier de votre ministère. Il est temps de mettre fin aux pratiques de vos prédécesseurs. Le patrimoine à l’étranger est important : ambassades, consulats, équipements. Il est estimé à une valeur de 4, 3 milliards d’euros. Or 12 malheureux millions d’euros sont inscrits dans ce budget pour l’entretien de ce patrimoine ! Certes, vous ne faites ni mieux ni moins bien que vos prédécesseurs, mais ces derniers, pour couvrir les dépenses d’entretien, ont vendu une partie du patrimoine.