Intervention de Robert del Picchia

Réunion du 4 décembre 2017 à 21h20
Loi de finances pour 2018 — Action extérieure de l'état

Photo de Robert del PicchiaRobert del Picchia :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, le programme 185 comporte également, en effet, des objectifs de diplomatie économique et d’attractivité.

Une mission de réflexion sur la diplomatie économique a été confiée au directeur général de Business France. Nous souhaitons que ce travail permette d’améliorer l’accès aux dispositifs pour les PME, de rénover les outils financiers de soutien à l’export et d’impliquer davantage les territoires.

Le tourisme est une dimension clef de notre diplomatie économique. Il représente 8 % du PIB, 2 millions d’emplois et 40 milliards d’euros de recettes annuelles.

La situation du secteur touristique s’améliore en 2017, mais elle reste fragile. Le financement de la promotion du tourisme doit être consolidé ; l’État devra, en tout état de cause, mettre de l’argent sur la table pour attirer des cofinancements et relancer l’investissement.

Mais nous avons d’autres idées ; nous pensons notamment que d’autres sources de financement doivent être mobilisées. Une réflexion est nécessaire concernant les plateformes internet. Certaines seraient prêtes à contribuer au financement de la promotion du tourisme, à condition de ne pas être immatriculées en France. Cela pose problème.

Par ailleurs, les sociétés d’autoroutes, dont les bénéfices se comptent en milliards d’euros, ne contribuent pas à la politique touristique, alors qu’elles en bénéficient largement. C’est anormal.

Concernant l’attractivité de notre enseignement supérieur, la stabilisation des crédits des bourses est tardive. Le nombre d’étudiants boursiers du gouvernement français a baissé de 24 % entre 2010 et 2016. La France a reculé d’une place dans le classement des pays d’accueil ; c’est très dommage. L’Allemagne consacre trois fois plus de ressources que nous à ses bourses étudiantes.

Oui, nos moyens sont insuffisants, dans un contexte de forte concurrence internationale. Je pense à des pays comme le Canada ou la Grande-Bretagne, qui exercent une concurrence traditionnelle. Mais la Russie, la Chine, les pays du Golfe et même la Turquie attirent de plus en plus d’étudiants, y compris dans nos sphères traditionnelles d’influence.

Enfin, le Président de la République a lancé en juin dernier une invitation à l’intention des chercheurs étrangers. Mais les difficultés sont loin d’être levées pour les établissements, qui doivent trouver des financements et ouvrir à ces chercheurs des postes très concurrentiels, alors que l’Allemagne a lancé une initiative similaire.

Monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, mes chers collègues, la diplomatie d’influence est devenue une composante essentielle de toute politique étrangère. Veillons à ne pas en faire le parent pauvre de notre diplomatie : ce serait plus qu’une erreur, ce serait une faute.

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