Intervention de Olivier Cadic

Réunion du 4 décembre 2017 à 21h20
Loi de finances pour 2018 — Action extérieure de l'état

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d’État, messieurs les rapporteurs, mes chers collègues, en trois ans de mandat de sénateur représentant les Français établis hors de France, j’ai eu l’occasion de traverser 64 pays au cours de 223 déplacements.

Aussi voudrais-je commencer par saluer vos services, monsieur le ministre, en premier lieu nos ambassadeurs et tous les personnels qui servent au sein des postes diplomatiques. J’ai également une pensée particulière pour nos consuls honoraires. Tous ceux que j’ai rencontrés ont toujours été au rendez-vous pour me permettre d’assurer ma mission dans les meilleures conditions. Je ne voudrais pas que l’on dise que je me permets de les juger en vous confiant que je les trouve souvent excellents. C’est en tout cas ce que je pense, et je ne pouvais commencer mon intervention sans leur exprimer ma gratitude.

Je veux également remercier les élus consulaires qui œuvrent au quotidien sur le terrain au service de nos compatriotes, souvent sans compter leur temps. La France est assurément le pays le plus avancé au monde en matière de représentation démocratique de ses ressortissants établis hors de ses frontières. Souvent, les parlementaires étrangers m’interrogent avec envie, en vue de trouver dans notre système une source d’inspiration. Ils m’offrent ainsi une raison supplémentaire d’être fier de mon pays.

Le projet de budget global du ministère de l’Europe et des affaires étrangères s’établit pour 2018 à 4, 7 milliards d’euros, dont 3 milliards d’euros seront consacrés à l’action extérieure. La dotation de la mission s’inscrit donc dans la parfaite continuité de la dernière loi de finances du précédent quinquennat.

Le projet de budget pour 2018 de la mission « Action extérieure de l’État » est certes économe. Il poursuit, ce qui est bienvenu, la rationalisation des ressources humaines, matérielles et immobilières engagée ces dernières années, comme l’a rappelé Vincent Delahaye.

Sur ce dernier point, il convient de souligner l’effort budgétaire spécifique de 12 millions d’euros prévu en 2018 au bénéfice de l’entretien lourd et courant du patrimoine immobilier du ministère en France et à l’étranger.

Compte tenu de l’érosion des produits de cession immobilière, les rapporteurs spéciaux ont attiré notre attention sur l’« impasse » dans laquelle se trouve malgré tout la politique immobilière du Quai d’Orsay. Quelle est, monsieur le ministre, la stratégie à moyen terme du Gouvernement en la matière ?

Avant de parler du budget du programme 185, je veux évoquer son action 2, et en particulier l’indicateur 2.1 Appui au commerce extérieur.

La visite du président Macron en Afrique nous rappelle que, en 1960, la France représentait 20 % des importations africaines, contre 10 % en 2000 et moins de 5 % aujourd’hui. Les Chinois nous ont remplacés. Ce sont eux qui représentent désormais 20 % des importations africaines. Le déficit de notre commerce extérieur est passé de 23, 2 milliards d’euros en 2015 à 34, 5 milliards d’euros en 2016.

Avant de faire leurs valises, vos prédécesseurs nous promettaient 20 milliards d’euros de déficit pour cette année. Ce sera plutôt 44, 4 milliards d’euros, plus du double de ce qui était prévu il y a un an. Pour 2018, vous prévoyez 48 milliards d’euros de déficit. Pour 2020, c’est le « pompon » : vos prévisions de solde affichent « non déterminé ».

Monsieur le ministre, comment pensez-vous qu’une entreprise privée serait jugée sur les marchés si elle s’avouait incapable de proposer des prévisions à trois ans ?

Parlons maintenant des programmes 151 et 185 afférents aux réseaux consulaire et culturel.

Les crédits du programme 151 sont en effet stabilisés, à hauteur de 368, 4 millions d’euros. Ceux du programme 185 s’établissent à 717, 5 millions d’euros, en légère hausse de 0, 3 %.

Si l’on fusionnait les deux programmes en un seul pour faire des économies d’échelle, on aboutirait à un programme de 1, 085 milliard d’euros. On constaterait alors que près de 50 % de ce montant, soit 502 millions d’euros, sont consommés par l’AEFE, dont 100 millions d’euros au titre des bourses destinées aux élèves français scolarisés à l’étranger. C’est autant que les budgets cumulés de tout le réseau consulaire, de toute l’action en matière de coopération culturelle, Instituts français et Alliances françaises compris, de l’action audiovisuelle extérieure, du partenariat universitaire et de la diplomatie économique, comprenant l’action touristique d’Atout France. L’enseignement français à l’étranger pèse autant que tout le reste !

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